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Le Merzer - Église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs

Les origines de la paroisse du Merzer sont très anciennes. En effet, on raconte que celle-ci fut fondée afin d'expier un crime, commis par un seigneur du Traou. Une chapelle a été construite et dépendait alors de la paroisse de Ploumagoar jusqu'en 1330. Par la suite, cette chapelle deviendra une église puis une paroisse indépendante. À ce titre, les hospitaliers de Jérusalem possédaient ainsi une chapelle dédiée à Saint-Jean, disparue de nos jours.

L'église Notre-Dame-des-Septs-Douleurs que nous connaissons aujourd'hui, fut achevée en 1885 sous sa forme actuelle d'après les plans de l'architecte Ernest LE GUERRANNIC, datés du 25 mars 1884. Originaire du Finistère et ayant travaillé sur plusieurs édifices religieux du département, Ernest LE GUERRANNIC à également œuvré dans les Côtes-d'Armor. L'histoire du vocable de "Notre-Dame-des-Septs-Douleurs" n'est pas nouvelle, puisque dès le 11 février 1380, le Pape Urbain VI donnât une bulle d’indulgence en faveur de l’église Sainte-Marie du Merzer, où se produisirent de nombreux miracles par l'intercession de la Sainte-Vierge, d'autant plus que l'édifice avait alors besoin de réparations importantes, avant d'être presque entièrement reconstruit en 1609, puis au XIXe siècle, tout en conservant certaines parties anciennes. Comprenant une nef avec doubles bas côtés de six travées, la première pierre de l'édifice fut bénie le 20 septembre 1885, suivie du sa consécration l'année suivante au jour de Pâques. Cependant, le flèche se sera érigée qu'à la fin de l'entre-deux guerres en 1937. Une labe du XVIe siècle a été conservée côté sud et le mobilier, bien que moderne, dispose de fonts baptismaux ainsi qu'une bannière paroissiale de cette même époque. En outre, deux statues de Saint-Gildas et Saint-Yves sont encore visibles.


Avant de passer à la suite de cet article présentant l'ensemble campanaire, voici diverses photos de l'intérieur de l'église, disponibles via l'album ci-dessous



Les cloches

Le clocher de l'église du Merzer dispose d'un ensemble campanaire de trois cloches, toutes issues de différentes époques. La petite, baptisée "Anne-Yvonne" qui nous vient des frères LE JAMTEL à Guingamp (plus précisément Émile-Mathurin), fut fondue en 1878. Cette famille de fondeurs originaire de Villedieu-les-Poêles s'installa tout d'abord à Lannion après le mariage de Jean-François-Charles LE JAMTEL en 1791. Plus tard au mileu du XIXe siècle, la dynastie change l'emplacement de ses locaux sur Guingamp en 1855 continuant ainsi ses activités jusqu'en 1880. À partir de cette année là, l'activitée de production cessant, la famille prendra un rôle de sous-traitance de fonderie CORNILLE-HAVARD de Villedieu jusque dans les années 1950, en faisant l'intermédiaire entre l'atelier normand et les communes des Côtes-d'Amor voulant passer commande. Pesant seulement 94kg pour un diamètre de 580mm, cette charmante dame de bronze donne la note du Ré4, cette dernière étant un peu frêle en raison de son profil très léger.

La seconde cloche de cet ensemble, coulée en 1823 ne porte en revanche aucun nom de baptême. Signée "Veuve Guillaume Viel" à Villedieu, il s'agissait du nom d'une femme veuve de son mari exerçant le métier dans la fabrication des cloches vers la fin du XVIIIe siècle jusqu'en 1910, année de son décès. Née Marie-Madeleine GAUTIER, son épouse reprendra ainsi l'activité et signera plusieurs cloches, telles qu'au Merzer. D'un poids de 264kg pour un diamètre de 725mm, la cloche émet la note du Do4.

Intéressons nous à présent à la grande cloche, d'époque pré-révolutionnaire et classée aux Monuments Historiques depuis 1974. Nommée "Ihesus-Maria (Jésus-Marie en français), elle est issue du fondeur itinérant Jacques LE LOUARN en 1637. Venant de Trébeurden, près de Lannion, nous ne savons pas grand chose à son sujet. Toutefois, plusieurs exemples de sa production existent encore et ont été retrouvés dans des clochers de la région, que je ne manquerai pas de vous dévoiler si l'occasion se présente. La cloche historique du Merzer est par ailleurs l'une des rares de ce fondeur à avoir fait l'objet d'un classement à l'heure actuelle. D'une masse de 249kg, soit un peu plus légère que la moyenne cloche, elle mesure 740mm avec un diamètre plus important. Donnant la tonalité du Si3, elle forme ainsi un accord assez insolite avec les deux autres dames de bronze de la sonnerie.


Nom: Ihesus-Maria Note: Si3 Date: 1637 Poids: 249kg Diamètre: 740mm Fondeur: Jacques Le Louarn


Inscriptions sur la cloche :


  • IHS MARIA VE. & DISCRET MISSIRE COVPPE RECTr. ESCVYER IAN TVOVLONG Sr DE PENLAN

  • 1637 ✝ ⬪ C⬪ PARAIN DAME ANNE DE BECMEVR DAME DE KBIGNE ⬪ & C⬪ MARAINE


IHS : Signifie CHRISTUS (CHRIST)


JAC LE LOY

ARN MA

FAICTE

Transcription de la signature :

Jacques LE LOUARN M'A FAITE


Y° CONAN ° FABR °


Nom: PAS DE NOM Note: Do4 Date: 1823 Poids: 264kg Diamètre: 725mm Fondeur: Veuve Guillaume Viel à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche :


  • ✝ LEFLOCH RECTEUR DU MERZER FRANCOIS LE GOFF LE GOUE MARIE FRANCOISE LE BONNER VVE FRANCOIS LE

  • FEBVRE GUY LEPAPE FELICITE LE PEUCLAN JACQUES ELLIEN

  • 3ème ligne sans inscriptions


FAITE PAR MOI Ve GUILLAUME VIEL ; FONDEUR A VILLEDIEU LAN 1823


Nom: Anne-Yvonne Note: Ré4 Date: 1878 Poids: 94kg Diamètre: 580mm Fondeur: Le Jamtel frères à Guingamp


Inscriptions sur la cloche :


  • ★ ANNE YVONNE BENITE PAR Mr FRANCE VIC. GEN. PARRAIN,

  • Y. LE BARS, T. BARS, Fre EMILIS, MARRAINE, ANNE SEBILLE Sr St FRANCOIS ☛

  • Mrs CHARLES, Rr DU MERZER, MONJARET, Mre Ls LEARD, Tier


LE JAMTEL Fr A GUINGAMP 1878.


Contrairement aux articles habituels, il n'y a pas de photos complémentaires à la fin de ce présent article, ces dernières ayant été intégrées à d'autres albums, plus haut


La vidéo


Nous remercions tout d’abord la municipalité du Merzer pour son accord afin de visiter et inventorier les trois cloches de l’église. Un grand merci à Damien LAGASSE, campaniste, pour l’organisation, ainsi que mes deux autres acolytes du jour, Matthieu JULES et son frère Sébastien. Je les remercie tous pour l’aide apportée qui fut très précieuse afin de mener à bien l’inventaire campanaire.


Sources des textes utilisés pur l'article :

Textes personnels

 
 
 

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