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L'Hermitage - Église Notre-Dame-de-la-Purification

Dernière mise à jour : 21 avr. 2023

Sans doute à l'origine dédiée à Saint-Avit, elle sera ensuite sous le patronage de la Sainte-Vierge au jour de la purification. Elle a subi tout au long des siècles multitude de modifications qui font de l’édifice une représentation de l’histoire de l’architecture religieuse : romane, gothique, néo gothique et néo classique. Elle est l’image de la richesse culturelle de notre région, carrefour des connaissances et modèles extérieurs. Patrimoine religieux et culturel : elle est chargée d’histoire.

Une statue de bois polychrome, sans datation précise, représente le Saint Ermite, fondateur de la paroisse qu'est Saint-Avit. À l’Hermitage, comme pour une grande partie des villages bretons, le nom de la paroisse porte le souvenir du passage de ces moines qui, du V au VIIe siècles s’installèrent pour évangéliser ces terres empreintes de culture celte. Ce contemporain de Saint-Melaine, au VIe siècle, s’est installé vraisemblablement près de la source, rue du lavoir, pour y exercer ses dons de guérisseur. Il est représenté dans cette église en habit d’évêque avec un nourrisson à ses pieds. Il occupe cette place depuis 1960, sur une console provenant d’un morceau de l’ancienne croix du lieu-dit « le calvaire ».

D’abord lieu de pèlerinage, peu à peu les fidèles s’établiront au plus près de leur Saint : une maison, puis deux et c’est ainsi que naît un hameau, puis un village. En 1035 la paroisse est acquise par l’Évêque de Rennes pour les chanoines de la cathédrale sous le règne d’Alain III. La partie la plus ancienne de l’église, l'Abside et le Chœur est romane et fut construite au XIe siècle. Elle est représentative de la vague de reconstruction des modestes édifices, à une époque de renouveau économique et monastique. Les vestiges de l’oratoire, daté de la période romane sont caractérisés par la forme demi-circulaire du chœur et de l'actuelle sacristie, percée d’une meurtrière au nord, et de deux petites fenêtres au sud.

La nef et la chapelle latérale sud ont été reconstruites au XVIe siècle. L’église ne prendra sa forme de croix latine actuelle qu’après les travaux du XIXe siècle. Pourvue d’un clocher porche de style néo-gothique en pierres de Montfort, elle est orientée Est- Ouest, de façon à ce que le soleil, qui se lève côté chœur et se couche sur la grande porte, inonde tout au long de la journée le vaisseau, le chœur, et les vestiges historiques de mille facettes colorées par les grands vitraux de l’atelier Rault.

A partir de 1825 de nombreux travaux de restauration et d’agrandissement sont effectués. L’architecte Pointeau démolit d’abord l’arc triomphal et tout en conservant son plan d’origine, aménage le chœur et la nef. En face de la chapelle sud, il n’existait qu’un petit renfoncement, dite "chapelle du Margat", qui est agrandie pour créer l’actuelle chapelle nord. Cette chapelle, ainsi que le chœur, sont parés de retables de bois polychrome de style néo-classique. Pour le retable du chœur de l’église, c’est un vert qui prédomine sur un ocre jaune doré, illuminé de l’œuvre de Logerot « La présentation de la Nativité » entourée de deux toiles néo-classiques représentant l’Annonciation.

L’église n'a également pas échappé aux "curés bâtisseurs" de la seconde moitié du XIXe siècle.

Sur les plans de Charles Langlois, l’entrepreneur Peschard construit le clocher et le prolongement de la nef et donc la base de la croix entre 1864 et 1867 dans un esprit néo-gothique.

Découvertes très récemment, des fresques viennent d’être restaurées. Elles sont inscrites aux Monuments Historiques depuis 2002). On y distingue sous la niche ocre rose deux médaillons représentant des bustes féminins portés par des anges. Sur la gauche, 8 silhouettes représentant des Saints ou des prélats, encadrés de colonnes : l’un d'eux représente Saint Armel, avec un dragon à ses pieds. A l’extrême gauche, ou peut voir ce qui semble être une représentation de la mort. Cette partie de fresque présente des similitudes avec celle de la chapelle Kermaria de Plouha, dans les Côtes-d'Armor, qui exprime l’angoisse devant la mort, caractéristique de la fin du Moyen Age, le tout dans un style rustique de la fin du XVe siècle. Elles recouvrent presque la totalité du mur Est de la chapelle Sud. Elles pourraient dater pour partie de la reconstruction de la chapelle du XVIe siècle pour la partie gauche représentant les Saints, puis du XVIIe pour les médaillons, la niche et la croix de consécration au-dessus des saints et enfin du XIXe siècle, où on peut voir un recouvrement total des fresques et un faux appareillage de pierre autour de la niche.

L’église de l’Hermitage n’a donc pas encore révélé tous ses secrets. L’histoire n’est ainsi pas figée. Avant de passer à l'histoire des cloches, voici quelques photos de l'intérieur de l'église



Les cloches

Trois cloches de générations différentes, dont une historique se trouvent dans le clocher. La plus petite et la plus récente, est issue des fondeurs Robert et Jean Bollée à Orléans en 1956. La plus grande est quand à elle du fondeur Adolphe Havard à Villedieu-les-Poêles et datée de 1873.

La cloche la plus intéressante de cet ensemble est la cloche 2. Datée de 1777, elle est classée Monument Historique depuis le 25 octobre 1919. Elle vient du fondeur Étienne Lecourant à Rennes, que j'ai déjà rencontré par le passé. L'ensemble donne un accord assez classique pour la région en Si3 La3 et Sol3, bien que pour la note de la cloche deux ses partiels me paraissaient légèrement bas.


Nom: Marie-Olivier Note: Sol3 Date: 1873 Poids: 562kg Diamètre: 990mm Fondeur: Adolphe Havard à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche :


1873

NOMMEE MARIE OLIVIER DE L HERMITAGE

PAR Mr LE Vte OLIVIER DU BOBERIL DU MOLAN

ET

Mme LA COMTESSE LOUIS DE FARCY DE LA VILLEDUBOIS


MM.

[...] FARCY RECTEUR J. LEBRETON

F. BARBE VICAIRE R. LOUAZEL

[...] ROUAULT MAIRE J.B. CHOUAN R. RIDARD

J.B. MACE

FABRICIENS

A. HAVARD A VILLEDIEU MANCHE ; VENDUE PAR MADIOT DE RENNES


Nom: Janne-Charlotte Marguerite: Note: La3 Date: 1777 Poids: Environ 550kg Diamètre: 820mm Fondeur: Étienne Lecourant à Rennes


Inscriptions sur la cloche :


  • (main) JANNE CHARLOTTE MARGUERITE NOMEE PAR HAUT ET PUISSANT SEIGNEUR MESSIRE JAN BAPTISTE BOUIN DE CACE SEIGNEUR DE CACE LE BREIL ET AUTRE

  • (main) LIEUX CHEVALIER DE L'ORDRE ROYALE ET MILITAIRE DE ST LOUIS PRESIDENT A LA CHAMBRE DES COMPTER DE BRETAGNE ET DAME CHARLOTTE MARGUERITE

  • (main) DE CHAMP FLEURY EPOUSE DE HAUT ET PUISSANT SEIGNEUR MESSIRE RENE HENRY DU BOBRIL CHEVALIER COMTE DU BOBRIL SEIGNEUR DU MOLANT LERMITAGE

  • (main) DE LA CHAPELLE THOUARAULT ET AUTRE LIEUX ANCIEN CAPITAINE DU REGIMENT DU COLONEL GENERAL DRAGON CHEVALIER DE L'ORDRE ROYALE ET MILITAIRE

  • (main) DE ST LOUIS (main) BENITE PAR MISSIRE DIBON RECTEUR DE DETTE PAROISSE TRESORIERS EN CHARGE P ROUAULT P MAHE


LECOURANT FONDEUR A RENNES 1777


Nom: Anne-Marie-Françoise Note: Si3 Date: 1956 Poids: Environ 250kg Diamètre: 740mm Fondeur: Robert et Jean Bollée à Orléans


Inscriptions sur la cloche :


± 1956

ANNE-MARIE FRANCOISE

NOMMEE PAR

Mr FRANCIS CHOUAN, MAIRE

Mme BONENFANT, NEE YVONNE KIEFFER

S.S. PIE XII PAPE

S. EM. LE CARDINAL ROQUES, ARCHEVEQUE DE RENNES

Mr L'ABBE LOUIS LE HERISSE, RECTEUR DE L'HERMITAGE

Mr L'ABBE JEAN PIOU, VICAIRE

MM. LOUIS LEDAR, CELESTIN BARBIER, VICTOR GUILLAUDEUX

HENRI BRIAND, CONSEILLERS PAROISSIAUX

Mr FRANCIS CHOUAN, MAIRE

ET MM. LES CONSEILLERS MUNICIPAUX


ROBERT ET JEAN BOLLEE FONDEURS DE CLOCHES A ORLEANS


La vidéo


#NB: Veuillez m'excuser pour le son de moins bonne qualité que d'habitude. Il s'avère que j'avais fait un tri dans mes fichiers, et j'ai effacé par erreur mes enregistrements en HD. J'ai donc fait le montage avec les moyens du bord, aussi je vous prie d'être indulgents.


Je tiens à remercier Monsieur le Maire, A. CHOUAN, pour son autorisation afin de visiter le clocher et enregistrer les cloches de l'église. Je remercie également le Responsable des Services Techniques et un de ses collègues (dont j'ai malheureusement oublié son nom); pour leur accompagnement durant la visite.

Sources des textes utilisés pour l'article :

Textes personnels


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