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Bouxwiller - Église Protestante

Dernière mise à jour : 12 oct. 2023

Les premières origines de l'église protestante de Bouxwiller remontent au milieu du XIVe siècle. Édifice alors catholique dédié à la Sainte-Vierge, ou nommé Niederkirche - église basse en français - il devint le premier édifice luthérien d'Alsace en 1542, avec l'arrivée de la Réforme protestante, sous l'impulsion du comte Philippe IV de Hanau-Lichtenberg.La partie inférieure de la tour-clocher, partie la plus ancienne du bâtiment est du XIVe siècle. Remanié en 1546, le comte Johann Reinhard I de Hanau-Lichtenberg fit démolir, puis reconstruire la nef en 1613. Plus large avec deux tribunes, on conserva cependant une partie du mur occidental sans l'agrandir sur sa longueur. La tour-chœur fut surélevée d'un niveau et intégrée dans l'agrandissement de la nef. Elle sera surélevée d'un beffroi octogonal à bulbe avec clocheton et les fenêtres seront amputées de leurs réseaux gothiques datés de 1613 en 1728, afin de gagner en luminosité.En 1758, on fera également déposer les voûtes des bas-côtés. en 1777 et 1778, la loge seigneuriale existante dans l'édifice est transformée avec l'installation d'un orgue, celle-ci fut ainsi orne de stucs. L'extérieur de l'église fut restaurée en 1912 par l'architecte Téo Berst. Il restaurera également l'intérieur l'année suivante. La modification la plus récente eut lieu en 1965 afin de retirer le deuxième étage des tribunes. Le premier niveau ayant été conservé, celui-ci possède des panneaux peints du XVIIIe sièclesur le garde-corps, mais l'auteur de ces derniers n'a pu être attribué. Ils représentent des scènes bibliques et allégoriques au sud, à l'ouest et à l'est. L’ensemble a été restauré par Henri Ebel entre 1912 et 1914.

L'église protestante est d'architecture très massive, de part ses importants contreforts.

Cette église est orientée et son aspect extérieur est massif, car flanquée de lourd contreforts. Le vaisseau central de la nef est séparé par les quatre grandes arcades en arc brisé des bas-côtés.

Le vaisseau central est éclairé par des oculi, les bas-côtés par des fenêtres en arc brisé sans réseau. Le rez-de-chaussée de la tour est voûté d'ogives avec un ancien arc triomphal vers la loge seigneuriale. Il est flanqué de vestibules où subsistent les culots, sculptés de têtes, des voûtes supprimées et où se situe, côté nord, la tourelle d'escalier circulaire permettant d'accéder aux étages du clocher.

Parlons maintenant du mobilier : contrairement aux églises catholiques, les églises de culte protestant ont les bancs pour l'assemblée orientés vers la chaire et non vers l'autel, donnant ainsi une place centrale à la prédication pour le culte. À Bouxwiller, cette chaire date bien avant la reconstruction de 1613. L'orgue fut quand à lui réalisé entre 1777 et 1778 par le facteur Jean-André Silbermann. Il fut rénové à deux reprises, en 1968 par Alfred Kern et plus récemment par Quentin Blumenroeder en 2015. Il faut par ailleurs noter qu'un "director musicae" était en place au XVIIIe siècle. Des cantates rehaussaient les grandes fêtes durant l'année. De plus, une passion était donnée le Vendredi Saint, et des artistes étrangers étaient engagés. Pour finir, du fait de l'intérêt historique et patrimonial de l'édifice, l'église protestante de Bouxwiller fut inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1930.


Pour terminer la présentation de l'église protestante, je vous propose de découvrir les photos de l'intérieur de l'édifice, faites lors de notre visite !



Les cloches

L'église protestante est notamment connue pour avoir la particularité de posséder le plus grand ensemble campanaire protestant de France, de par le nombre de cloches : au nombre de sept, elles sont d'origines et d'époques très variées. De plus, comme bien souvent chez les luthériens, elles ne possèdent pas de nom de baptême. Cependant elles possèdent parfois des dédicaces, comme par exemple la cloche 6, dite la "Cloche des Écoliers"

Commençons par ordre chronologique avec la cloche 4, la plus ancienne de la sonnerie. Inscrite aux Monuments Historiques depuis 2001, elle fut fondue en 1576 par un fondeur anonyme. Contrairement aux six autres cloches du grand beffroi, celle-ci se trouve dans le clocheton octogonal situé au-dessus. De forme presque cylindrique, elle donne un Solb3, au timbre très baroque pour l'époque, dû à sa forme très particulière. La cloche 6 fut quand à elle faite en 1927 par le fondeur alsacien Causard, à Colmar dans le Haut-Rhin. Celle-ci a comme particularité d'être la seule à avoir des inscriptions en français, alors qu'elles sont en allemand sur les autres cloches.

Au début des années 60, le pasteur Fritz Guerrier - expert-campanaire pour l'église luthérienne d'Alsace et de Moselle - est sollicité à Bouxwiller pour réaliser un tout nouvel ensemble campanaire, tout en conservant les deux cloches de 1576 et 1927. Il ne faut cependant pas oublier que ces cloches proviennent également de différents donateurs au fil des réalisations.

En 1966, deux cloches furent ainsi coulées par le célèbre et talentueux fondeur, Friedrich-Wilhelm Schilling. Originaire de Heidelberg en Allemagne, il fit de nombreuses cloches, aussi bien du côté germanique, qu'en Alsace, côté français. Il était par ailleurs réputé pour leur qualité sonore et acoustique exceptionnelle. Ces deux cloches sont les N° 7 et 2, pèsent respectivement 301kg et 1604kg, pour 770mm et 1450mm de diamètre. Elles sonnent le Réb4 et le Réb3. Six ans plus tard, une autre cloche fut ajoutée en 1972 ; il s'agit de la cloche 5. Karl Stumpf - autre fondeur de cloches allemand ayant repris la fonderie de F-W. Schilling, décédé un an plus tôt - réalisa cette nouvelle cloche. Sonnant un Lab3, elle pèse 785kg pour 1036mm de diamètre.

Pour finir, deux dernières cloches seront coulées en 1999 par la fonderie Bachert de Karlsruhe. Il s'agira des cloches 3 et 1 ; un Mib3 d'un poids de 1252kg pour 1288mm de diamètre, ainsi qu'un bourdon en Sib2 de 3326kg et 1767mm de diamètre.

Pour les participants de ce weekend, ainsi que pour moi, ce fut en tout cas une belle découverte en terre alsacienne et un vrai plaisir de pouvoir contempler et entendre ces cloches du plus grand ensemble campanaire protestant de France !


Nom: PAS DE NOM Note: Sib2 Date: 1999 Poids: 3326kg Diamètre: 1767mm Fondeur: Fonderie de cloches de Karlsruhe


Inscriptions sur la cloche :


EN ALLEMAND

  • PREISET MIT MIR DEN HERRN UND LASSET UNS MITEINANDER SEINEN NAMEN ERHÖHEN.


TRADUCTION EN FRANCAIS

  • GLORIFIEZ L'ÉTERNEL AVEC MOI ; EXALTONS SON NOM TOUS ENSEMBLE !


Nom: PAS DE NOM Note: Réb3 Date: 1966 Poids: 1604kg Diamètre: 1450mm Fondeur: Friedrich-Wilhelm Schilling à Heidelberg


Inscriptions sur la cloche :


EN ALLEMAND

  • ICH HABE DIR MEINE SACHE BEFOHLEN.


TRADUCTION EN FRANCAIS

  • J'AI CONFIÉ MA CAUSE À L'ÉTERNEL.


Nom: PAS DE NOM Note: Mib3 Date: 1999 Poids: 1252kg Diamètre: 1288mm Fondeur: Fonderie de cloches de Karlsruhe

Inscriptions sur la cloche :


EN ALLEMAND

  • WASWIR VON DEN VERWALTERN VERLANGEN, IST, DASS SIE TREU SIND.


TRADUCTION EN FRANCAIS

  • CE QUE NOUS DEMANDONS AUX ADMINISTRATEURS, C'EST D'ÊTRE FIDÈLES.


Nom: PAS DE NOM Note:Solb3 Date: 1576 Poids: Environ 880kg Diamètre: 1195mm Fondeur: Anonyme


Inscriptions sur la cloche :


EN ALLEMAND

  • IM ANFANG WAR DAS WORT, UND DAS WORT WAR BEI GOTT, UND GOTT WAS DAS WORT.


TRADUCTION EN FRANCAIS

  • AU COMMENCEMENT ÉTAIT LA PAROLE, ET LA PAROLE ÉTAIT AVEC DIEU, ET LA PAROLE ÉTAIT DIEU.


Nom: PAS DE NOM Note: Lab3 Date: 1972 Poids: 785kg Diamètre: 1036mm Fondeur: Karl Stumpf - Fonderie de cloches de Heidelberg


Inscriptions sur la cloche :


EN ALLEMAND

  • VOM AUFGANG DER SONNE BIS ZU IHREM NIEDERGANG SEI GELOBET DER NAME DES HERRN !


TRADUCTION EN FRANCAIS

  • DU SOLEIL LEVANT AU SOLEIL COUCHANT, LOUÉ SOIT LE NOM DE L'ÉTERNEL !


Nom: PAS DE NOM (dite "Cloche des Écoliers) Note: Lab3 Date: 1927 Poids: 355kg Diamètre: 850mm Fondeur: Causard à Colmar

** PAS DE PHOTO DE LA CLOCHE - CELLES-CI SERVENT D'ILLUSTRATION ET ONT ÉTÉ FAITES SUR UNE AUTRE CLOCHE DE L'ENSEMBLE ; LA CLOCHE 6 EST VISIBLE DANS LA VIDÉO EN FIN D'ARTICLE

Inscriptions sur la cloche :


LAISSEZ VENIR À MOI LES PETITS ENFANTS, ET NE LES EN EMPÊCHEZ POINT, CAR LE ROYAUME DE DIEU EST POUR CEUX QUI LEUR RESSEMBLENT.


Nom: PAS DE NOM Note: Réb4 Date: 1966 Poids: 301kg Diamètre: 770mm Fondeur: Friedrich-Wilhelm Schilling à Heidelberg


Inscriptions sur la cloche :


EN ALLEMAND

  • DIENET DEM HERRN MIT FREUDEN

TRADUCTION EN FRANCAIS

  • SERVEZ L'ÉTERNEL AVEC JOIE !


La vidéo


Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont rendu possible ce voyage en Alsace, notamment Antoine RAULLET ("Les Cloches d'Alsace") pour l'organisation de cette visite, mais également Alexis DECONQUAND ("Cloches du Val-d'Oise (95)"), Aaron HAEFFLINGER ("Cloche D'Alsace 67"), Loïck OUDINOT, Matthieu JULES et son frère Sébastien, pour leurs présences lors de cette belle session de rencontre ! Je les remercie également pour la mise à disposition de leurs enregistrements respectifs, me permettant ainsi de réaliser cette vidéo.

Nous tenons également à remercier le sacristain de la paroisse protestante, Monsieur R. MEHL, pour nous avoir permis de monter et enregistrer les cloches du plus grand ensemble campanaire protestant de France avec une sonnerie spéciale ! Sources des textes utilisés pour l'article :

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