Une chapelle à Trimer est mentionnée pour la première fois en 1202. Celle-ci appartenait à l'Abbaye Saint-Georges de Rennes. Faisant alors partie de la paroisse de Tinténiac elle n'en restera qu'une simple trève jusqu'en 1803, date à laquelle elle fut érigée en église paroissiale (l'église actuelle dépend aujourd'hui de "Saint-Tugdual du Linon", dont son chef-lieu se trouve à Saint-Domineuc). L'exercice du culte sera momentanément interrompu entre 1811 et 1826 puis rétabli officiellement par ordonnance royale. Aujourd'hui, l'ancienne église n'existe plus. Elle sera remplacée en 1842 par une nouvelle bâtisse sur l'emplacement de la précédente construction. Son architecture est en forme de croix latine et ajourée d'ouvertures ogivales. Des éléments du mobilier de l'ancien édifice furent toutefois conservés, dont une chaire armoiriée du XVIIe siècle, ainsi que des fonts baptismaux octogonaux à deux corps datés de 1599.
Avant de parler de l'ensemble campanaire de l'église de Trimer, voici diverses photos de son intérieur
Les cloches
Avant la Révolution, les archives mentionnent que les prééminences de Trimer étaient contestées par l'abbesse de Saint-Georges au seigneur de Montmuran. C'est alors qu'en 1722, Françoise de Coëtquen, marquise de la Marzelière et dame de Montmuran, nomma une cloche à Trimer en qualité de dame de cette église. Cette cloche ayant aujourd'hui disparu, nous ne savons pas si elle a survécu à la Révolution. Aujourd'hui, le clocher de l'église héberge un ensemble campanaire de trois cloches dans un beffroi en bois, fondues en 1955 par Marguerite Cornille à Villedieu-les-Poêles et béni le 27 avril de la même année par le Cardinal Clément Roques, Archevêque de Rennes. Il faut noter qu'après la fin de la guerre, nombre de sonneries de sa génération seront réalisées sous son nom "M CORNILLE" jusqu'en 1952. Cependant, la raison sociale de la fonderie change en 1953 (et par conséquent la signature), remplacée par "CORNILLE HAVARD" que nous connaissons aujourd'hui. Cette sonnerie fut financée grâce aux dons des fidèles et de nombreuses familles locales, comme en témoignent leurs inscriptions. Nommée Alphonsine-Émilie-Augustine-Alexandrine-Marie-Jeanne-Simone pour la grande cloche, ses deux petites sœurs qui l'accompagnent portent les noms de Françoise-Jeanne-Anne-Marie pour la seconde, et Henriette-Magdeleine-Marie-Joseph pour la troisième. D'après les mesures et calculs réalisés lors de l'inventaire, de profil plutôt léger, elles pèsent respectivement 211kg, 134kg et 95kg, pour 680mm, 600mm et 535mm de diamètre. Cette composition forme ainsi un accord Pater Noster en Fa4, Ré#4 et Do#4.
Pour finir, ce fut pour moi une visite d'un ensemble très intéressant à découvrir, racontant un évènement de l'histoire communale et son église au milieu des années 1950. Bien que nous n'ayons pas d'informations sur les anciennes, les cloches actuelles dont leur qualité donnent tout leur charme, composent ainsi ce que je pourrai appeler une "Petite Sonnerie de Caractère".
Nom: Alphonsine-Émilie-Augustine-Alexandrine-Marie-Jeanne-Simone Note: Do#4 Date: 1955 Poids: 211kg Diamètre: 680mm Fondeur: Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles
Inscriptions sur la cloche :
JE M APPELLE
ALPHONSINE EMILIE AUGUSTINE
ALEXANDRINE MARIE JEANNE SIMONE
J AI ETE BENITE LE 27 AVRIL 1955 PAR
S E LE CARDINAL ROQUES Arch DE RENNES
ALPHONSE DENOUAL ETANT MAIRE DE TRIMER
LOUIS BLANCHET RECTEUR
FRANCOIS LECERF PIERRE CHESNOT HENRI BRAGEUL
CONSEILLERS PAROISSIAUX
J AI EU POUR PARRAINS ET MARRAINES
ALEXANDRE BELLIER EMILIE DAUCE
AUGUSTE DELAHAYE AUGUSTINE HERPIN
JEAN MARIE CHEVALIER SIMONE BRACEUL
CORNILLE HAVARD ; VILLEDIEU
M ONT OFFERTE LES FAMILLES
Jh QUENOUILLERE M BRAGEUL
F LARDOUX Jh PRECHOUX
L DAUCE A COUBRUN
H HAMON E DELAUNAY
A LESGUER D YVON
Jh REGNAUD H BRAGEUL
L CLEMEE A DENOUAL
P CHESNOT A HERPIN
A GUEDE L GODAL
F BELLONGLE M PRECHOUX
E RADENAC H BELON
E DELAUNAY M MALLET
Nom: Françoise-Jeanne-Anne-Marie Note: Ré#4 Date: 1955 Poids: 134kg Diamètre: 600mm Fondeur: Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles
Inscriptions sur la cloche :
JE M APPELLE
FRANCOISE JEANNE ANNE MARIE
J AI ETE BENITE LE 27 AVRIL 1955 PAR
S E LE CARDINAL ROQUES Arch DE RENNES
ALPHONSE DENOUAL ETANT MAIRE DE TRIMER
LOUIS BLANCHET RECTEUR
FRANCOIS LECERF PIERRE CHESNOT HENRI BRAGEUL
CONSEILLERS PAROISSIAUX
J AI EU POUR PARRAINS ET MARRAINES
FRANCIS BELAN ADJOINT ANNA DENOUAL
JEAN BRIOT MARIA CHESNOT
CORNILLE HAVARD ; VILLEDIEU
M ONT OFFERTE LES FAMILLES
J HUCHET Fd PRECHOUX
J M CHEVALIER A DELAHAYE
H VILLALON A BOURGNEUF
Jh RENAUD L LEPRIZE
H BOULLIER A BELLIER
M CHEVALIER E DENOUAL
A LESGUER F LECERF
F BELAN J BRIOT
A CHEVALIER Jh GAREL
Nom: Henriette-Magdeleine-Marie-Joseph Note: Fa4 Date: 1955 Poids: 95kg Diamètre: 535mm Fondeur: Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles
Inscriptions sur la cloche :
JE M APPELLE
HENRIETTE MAGDELEINE
MARIE JOSEPH
J AI ETE BENITE LE 27 AVRIL 1955 PAR
S E LE CARDINAL ROQUES ARCH DE RENNES
ALPHONSE DENOUAL ETANT MAIRE DE TRIMER
LOUIS BLANCHET RECTEUR
FRANCOIS LECERF PIERRE CHESNOT HENRI BRAGEUL
CONSEILLERS PAROISSIAUX
J AI EU POUR PARRAINS ET MARRAINES
JOSEPH HOUITTE MARIA LECERF
JOSEPH PRECHOUX MAGDELEINE BELAN
CORNILLE HAVARD ; VILLEDIEU
M ONT OFFERTE LES FAMILLES
A GAREL L BOURDET
Jh HARDI A DELAHAYE
F FROTIN R PASQUER
E DAUCE P GODAL
J LE TARNEC A GAREL
Fd BELAN H BRAGEUL
F CHAPON A CHEVALIER
Jh LEMARCHAND Jh HOUITTE
Jh COMMUNIER
Afin de compléter cet article avant le vidéo, voici ci-dessous quelques photos complémentaires prises au cours de notre visite ; on peut notamment découvrir la charpente du clocher
La vidéo
Je tiens tout d'abord à remercier Monsieur C. BAOT, Maire de la commune de Trimer, pour son autorisation afin de visiter le clocher afin d'inventorier et mettre en valeur l'ensemble campanaire de l'église. Je remercie également Monsieur A. BRIAND, 2ème Adjoint au Maire, pour son accueil et l'ouverture de l'église, ainsi que pour sa présence durant la visite.
PS: Au début du solo de la grande cloche, un dysfonctionnement du moteur est survenu au démarrage, bloquant cette dernière. Après une légère poussée sur la cloche, la volée est repartie, mais étant dans la sacristie j'avais pensé à une panne moteur. la cloche a entre temps frappé un coup lorsque nous avons arrêté la volée. Toujours dans sacristie, c'est donc après ce démarrage que nous avons relancé la volée de la cloche.
Sources des textes utilisés pour l'article :
Textes personnels
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