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Lohéac - Église Saint-André

L'église de Lohéac, dont la commune doit son existence à son château bâti sur l’emplacement d’un oppidum gallo-romain situé au milieu de l'étang, nous présente une histoire très particulière. Dépendant auparavant du prieuré Saint-André, qui appartenait à l'ancienne abbaye Saint-Sauveur de Redon. Nous savons que la Duchesse Anne de Bretagne avait passé commande de treize vitraux en 1494, à la suite d'un séjour passé à Lohéac. Ces verrières furent mises en œuvre par un certain peintre-verrier parisien, nommé "Amé Pierre". Cette acquisition fut assurée par l'argentier de la Duchesse, Thomas de Riou. Nous pouvons nous demander quelle était l'origine ou la raison de ce don royal fait pour une église de campagne : serait-ce à la suite de la lutte qu'elle menait en 1489 contre la guerre civile où et vint coucher à Lohéac avant de continuer jusqu'à Redon ? Nous n'en saévons malheureusement rien pas même si ces mêmes verrières avaient été posées selon le propre désir d'Anne de Bretagne.

De nos jours, l'édifice en question n'existe plus. Déclaré à l'état de ruines en 1779, il fut démoli l'année suivante avant d'être élevé de nouveau, sa nouvelle nef étant ainsi consacrée le 4 novembre 1782. Au cours de cette période de travaux, tous les offices et célébrations furent transférés dans l'église de l'ancien prieuré du hameau de Saint-Germain, dont aujourd'hui, il ne reste presque plus rien.

L'église Saint-André quant à elle, traversera une période très compliquée dans son histoire vers la fin du XIXe siècle. Initialement dotée d'un porche, surmonté d'un ossuaire ainsi qu'un clocher de basse hauteur au milieu, elle fut frappée par la foudre en 1875 et il faudra attendre 1889 pour voir le lancement d'un chantier de construction d'une nouvelle église, non sans de nombreuses difficultés. Ainsi installée sur un nouvel emplacement, d'après les plans de l'architecte diocésain Arthur REGNAULT, ce dernier reprend les projets de son confrère Aristide TOURNEUX qui avait prévu la création d'un petit édifice à nef unique, voûté d´ogives. Il projette ainsi de réaliser des voûtes pyramidales inspirées de l'église Saint-Ours de Loches, en Indre-et-Loire. Elle fera malheureusement l'objet de plusieurs malfaçons un an plus tard, les ogives en parpaings de schiste n'étant notamment pas étanches, avec de multiples infiltrations au niveau des joints. C'était sans compter sur un écartement des murs dû à la poussée des voûtes, occasionant l'apparition de grandes lézardes. Afin d'effectuer la remise en état et ce, au gran dam de l'architecte, le choix du placement du mobilier fut revu, dont celui de la chaire à précher, alors prise dans l'épaisseur du pilier afin que ce dernier puisse être comblé.

Entre temps, la première pierre est alors posée. Celle-ci était été précédée par la démolition de l'ancienne gendarmerie, un bâtiment autrefois nommé "la grande maison", dont la destruction garantissait de facto l'espace nécessaire pour la nouvelle construction. Par la suite, Mgr Charles-Philippe PLACE revint à Lohéac le mardi 11 novembre 1890 pour la consécration de l'église, érigée en moins de 18 mois ! L'inauguration, se fit sous la direction du recteur et son vicaires de l'époque, respectivement les abbés THÉBAULT et CHEVAL, en présence de Mr SEVEDAVY, Maire de la commune, des pompiers de la caserne locale, ainsi que des musiciens du "Cercle Catholique" de Bain-de-Bretagne.

Cependant, malgré la bonne volonté des habitants, les travaux ne purent être achevés en totalité, faute de moyens financiers. C'est en 1891 que la sacristie que nous connaissons sera achevée. Malgré le souhait d'ajouter un clocher, ce dernier ne sera jamais construit. À la place, un campanile temporaire en bois sera mis en place. Cette structure sera finalement remplaçé par un tout petit clocher, situé au-dessus de la sacristie.

Enfin, d'autres travaux seront réalisés au cours des années suivantes : la mise en place d'une tribune en 1931, une restauration de la nef intérieure est effectuée en 1945, puis une réfection de la toiture est débutée en 1987, avec l'amélioration du système d'éclairage et l'ajout d'un chauffage en 1989. Quelques uns des vitraux sont aussi restaurés. Puis, dans les années 2010, trois éléments particuliers du mobilier existant sont classés à l'Inventaire des Monuments Historiques : un tableau peint sur toile représentant l’éducation de la Vierge avec Saint-Joachim et les anges, l'ensemble du maître autel et les deux stalles du choeur, celles-ci ayant été dessinées par Arthur REGNAULT.


Avant d'aller plus loin dans cet article, voici des photos de l'intérieur de l'église que vous pouvez découvrir via le lien ci-dessous



Le petit clocheton de l'église de Lohéac ne dispose aujourd'hui que d'une seule cloche. Avant l'ajout de cette structure et auparavant au nombre de deux, elles étaient installées dans un campanile, à droite de l'église. Hébergeant les cloches de l'ancienne église - elles aussi au nombre de deux - la première, du nom de Caroline, provient de l'ancienne église et sera remplacée en 1904. La deuxième, toute nouvelle, porte le nom de "Joséphine" et fut fondue en même temps, dans les ateliers de Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles. Elle remplace la seconde cloche ancienne qui fut brisée.

Cette "Joséphine" étant aujourd'hui la seule cloche encore en place à ce jour, nous ignorons ce qu'il est advenu de la seconde. Nous pouvons cependant affirmer avec certitude qu'elles furent installées ensemble, comme en attestent l'espace encore disponible, ainsi que les anciens systèmes de sonneries manuelles en tintement fixe. En effet, l'étroitesse de leur logement ne permet pas de sonnerie à la volée. Mesurant 675mm de diamètre pourt un poids de 175kg, l'unique cloche encore en place donne laz note du Do#4.

Pour une raison inconnue cependant, cette vénérable dame de bronze fut malheureusement réduite au silence en 1965 et remplacée par un système de sonorisation électronique. Non ,utilisée depuis cette date, la cloche est donc restée dans son jus. Bien qu'elle soit dans un état plutôt bon, cette dernière mériterait d'être rénovée puis éventuellement électrifiée avec l'ajout d'une nouvelle cloche, permettant une remise en service complète. espérons qu'un projet comme celui-ci puisse être mené dans un avenir plus ou moins proche, ou à plus long terme !


Nom: Joséphine Note: Do#4 Date: 1904 Poids: 170kg Diamètre: 675mm Fondeur: Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche :


1904

S. S. PIE X PAPE

S. E. LE CARDINAL LABOURE ARCHEVEQUE

DE RENNES DOL ET St MALO

M M

JOSEPH BOISMARTEL RECTEUR DE LOHEAC

EMILE SERRAND VICAIRE

LOUIS TOURTIER MAIRE


Signature du vendeur :

LANDRESSE ; A RENNES


JE ME NOMME

JOSEPHINE

DONNEE PAR LA FABRIQUE DE LOHEAC


Signature du fondeur

CORNILLE-HAVARD ; A VILLEDIEU


LÉGENDE DES INSCRIPTIONS


S. S.

SA SAINTETÉ

S. E.

SON ÉMINENCE

St

SAINT


Afin de compléter la présentation de l'église et de sa cloche à l'histoire insolite, voici diverses photos complémentaires prises au cours cette visite



La vidéo

Je tiens à remercier la municipalité de Lohéac et en particulier Monsieur P. BERTIN, Maire de la commune, pour son aimable autorisation afin de visiter le clocher de l’église de Lohéac et afin d’étudier la cloche et effectuer une sonnerie spéciale pour la vidéo , faite à l’occasion de ma venue, cette cloche ne sonnant habituellement plus depuis des années et remplacée par une sonorisation électronique. Je remercie également Madame M-A. CLOLUS, première Adjointe au Maire, pour la prise en charge de ma demande et les détails fournis au sujet de la cloche, ainsi que Monsieur L. LOUESSARD, Responsable des Services Techniques pour sa présence et l’ouverture de l’église.


Sources des textes utilisés pour l'article :

Textes personnels

 
 
 

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