top of page
Rechercher

Quimper - Église Notre-Dame de Locmaria

Au cœur du quartier historique de Quimper, dit de Locmaria s'y trouve une ancienne abbaye de moniales bénédictines, qui présentait une église orientée, bordée au sud par l'ancien cloître et les bâtiments conventuels du XVIIe siècle, avec la salle capitulaire, derniers vestiges avec ce cloître et l'église romane que nous connaissons aujourd'hui. Ce monastère était dépendant de l'Abbaye Saint-Sulpice de Rennes. L'église, aujourd'hui millénaire, est d'architecture romane et ses parties les plus anciennes remontent autour des XIe et XIIe siècles. Il s'agit donc ici d'une des plus anciennes églises du Finistère. Elle fut érigée en paroisse en 1857.

Construite au pied du Mont Frugy sur un terrain plat, ses jardins donnant sur l´Odet, bordés par les bois. À l'origine, plusieurs hypothèse avaient été envisagées sur l'époque de la fondation du premier monastère de Locmaria. Ce quartier de Quimper, alors identifié comme étant l´ancienne cité gallo-romaine d´Aquilonia, abritait probablement dès le IXe siècle un monastère double. Cependant, nous ne possédons pas d'éléments certains pour cette hypothèse. Il faut donc finalement remonter jusqu'au XIe siècle pour retrouver les parties romanes de l'édifice que nous connaissons aujourd'hui. Nous ne pouvons donc pas établir de date précise avec certitude, mais selon l'archiviste et historien Henri Waquet, bien que le millénaire connu de l'église Notre-Dame-de-Locmaria eut lieu en 2022, il faudrait placer la date de fondation avant 1022, par le comte de Cornouaille Alain Canhiart pour sa fille Hodierne, première abbesse de Locmaria. C'est en 1124 que le duc Conan III choisit de rattacher le monastère à l´abbaye de Saint-Sulpice-la-Forêt du diocèse de Rennes, alors placée à cette période sous la règle de Fontevrault. Il semble également que le transept et le chœur furent refaits à cette occasion. De plus, l'abbaye deviendra un simple prieuré, alors qu'il s'agissait à ce moment là d'une des quatre seules abbayes médiévales féminines de Bretagne. Par la suite, seules les deux abbayes Saint-Sulpice et Saint-Georges de Rennes existaient encore dans la région. Nous savons toutefois que jusqu'à cette période, un petit monastère d'hommes était installé à Locmaria, au service des religieuses, qui quand à lui, disparut entièrement au XIVe siècle, contrairement aux religieuses qui resteront au prieuré jusqu'à la Révolution française : en effet, au cours du XVIIe siècle, l'Abbesse Marie de Bourgeuf fit entreprendre un grand chantier dans l'abbatiale, dont le remaniement du chœur, mais aussi dans le monastère-prieuré où de nouveaux bâtiments conventuels, ainsi qu'un cloître sont édifiés jusqu´au XVIIIe siècle. Suite à la Révolution, en 1792, les vingt-deux religieuses qui y résidaient quittent l'abbaye. En 1857, l´ancienne abbatiale devient église paroissiale.

Dans son architecture, La nef témoigne encore des débuts de l’art roman breton. En même temps que l'abbaye devient prieuré en 1124, le chevet est ainsi réalisé, donnant des proportions imposantes à l'ensemble. Le porche, d'inspiration gothique fut modifié plus tard au XVIe siècle. On y retrouve d'ailleurs un cloître roman dans le jardin du presbytère, dont les vestiges datent des XIe et XIIe siècles. Par ailleurs, une galerie de tuffeau sera réalisée en 1669. Elle est encore visible de nos jours. L'église sera ainsi remaniée à plusieurs reprises au cours des siècles et fera l'objet de deux classements successifs aux Monuments Historiques : tout d'abord l'église en 1855, puis en 1875. Cela sera au tour du prieuré de faire l'objet d'un classement plus d'un siècle plus tard, en 1963, suivi par son cloître en 1969.


Ayant présenté l'historique de l'édifice dans la première partie de cet article, je vous présente diverses photos de l'intérieur de l'église Notre-Dame de Locmaria, ci-dessous, avant de vous faire découvrir les deux belles et seules cloches qui se trouvent dans le grand clocher !



Les cloches

Nous ne savons presque rien à propos des anciennes cloches de l'église de Locmaria. Aujourd'hui, deux cloches sont installées sur un beffroi dans une partie de la grande chambre des cloches, située à la croisée du transept. La plus grande fut fondue par Pierre Auguste Eloy Briens, sous la signature de "Briens Fils à Morlaix", en 1857 et bénie par Monseigneur René-Nicolas Sergent, évêque de Quimper et Léon. La seconde cloche, bien plus petite est à la fois la plus ancienne. En effet, Fondue en 1784 par un certain dénommé "COSSE", il s'agit donc d'une pièce réalisée peu de temps avant la Révolution. Cependant, contrairement à sa grande sœur plus jeune et à la fois plus bavarde, on ne sait pas grand chose à son sujet. Toutefois bien qu'équipée d'un marteau de tintement électrique, elle ne peut à l'heure actuelle sonner à la volée, du fait de ses équipements fragilisés (joug et baudrier du battant). De plus elle n'a pas de corde, bien que son joug soit équipée d'un bras de sonnerie. Ces deux cloches forment ainsi une belle quinte en Sib4 et Mib4 et pèsent respectivement 33kg et 155 kg, pour 413mm et 660mm de diamètre. Espérons qu'un jour, la cloche historique puisse être rénovée afin qu'elles puisses résonner ensemble lors des célébrations !


Nom: Eugeniæ (Eugénie) Note: Mib4 Date: 1859 Poids: 155kg Diamètre: Fondeur: Briens Fils à Morlaix


Inscriptions sur la cloche :


  • ☛ ME SUB EUGENIÆ VOCABULO BENEDIXIT R.R. us ILL. D.D. SERGENT.

  • ☛ EPISCOPUS CORRENTINUS ET LEON. PATRINO DOM A PORQUIER. MATRINA

  • ☛ DOMNA A DE BLOIS. DOM ROBIC PAROCHO.

FONDUE PAR BRIENS ; FILS A MORLAIX


TRADUCTION DES INSCRIPTIONS EN LATIN

  • ☛ JE ME NOMME EUGÉNIE J'AI ÉTÉ BÉNITE PAR Mgr SERGENT

  • ☛ EVEQUE DE QUIMPER ET LÉON. PARRAIN DOM A PORQUIER MARRAINE

  • ☛ DAME A DE BLOIS, DOM ROBIC PAROISSE


Nom: PAS DE NOM Note: Sib4 Date: 1784 Poids: 33kg Diamètre: 413mm Fondeur Cosse


Inscriptions sur la cloche :


  • ☛ COSSE M A FAITE EN 1784


Afin de terminer cette publication, je vous présente quelques photos complémentaires réalisées lors de notre étude campanaire



La vidéo


Nous tenons sincèrement à remercier la paroisse de Saint-Corentin et Locmaria de Quimper pour leurs autorisation afin de visiter le clocher, étudier et enregistrer l'ensemble campanaire de l'église. je tiens pour ma part à remercier mes acolytes du jour, dont Lucas JORET, alias "Le Sonneur de Carillons", mais également Matthieu JULES, organisateur du weekend en Finistère, pour leurs aides apportées à la réalisation de cette vidéo, ainsi que pour la mise en route de la sonnerie avant la Messe du dimanche soir à 18h, accompagné des tintements manuels en fausse volée sur la cloche 2 !


Sources des textes utilisés pour l'article :

Textes personnels

87 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page