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Pléchâtel - Église Saint-Pierre

Dernière mise à jour : 21 avr. 2023

Au début des années 1880 l'ancienne église commence à tomber en ruines, et la décision de construire les fondations d'un nouvel édifice est prise en décembre 1883, date à laquelle les fondations sont creusées, sous la direction de Mr Mellet, architecte de Rennes et de Mr Joussais, Maire, qui a donné son accord de la commune afin de s'occuper des travaux de construction de l'église. Pour ce faire, il fait venir des ouvriers du pays pour exécuter le chantier de terrassement. On pensait alors creuser sur une profondeur de 2 mètres, mais il s'avère que le sol n'était pas suffisamment solide, ce qui obligea les ouvriers à descendre jusqu'à 7 mètres de profondeur. Mais plus on descendait plus le sol était instable du fait de la présence d'une couche argileuse ressemblant à la couleur d'une craie blanche qui traverse l'église depuis la porte latérale du midi jusqu'au deuxième vitrail à partir du fond du côté nord, sur une largeur de 4 à 5 mètres. Entre-temps, des éboulements ont eu lieu durant l'hiver pluvieux de 1883,1884, ce qui a engendré une charge de travaux et des dépenses supplémentaires. Malgré toutes ces difficultés inattendues, personne n'a perdu courage et les fouilles continuent jusqu'à 6 mètres 50 en moyenne et 7 mètres de profondeur pour le côté sud. C'est alors qu'on se décide à mettre du béton : des pierres brisées mêlées à la chaux hydraulique, le tout bien pilonné. C'est donc sur ces fondations que l'église est bâtie.

Les différentes sources trouvées dans les fouilles sont conduites par des petits caniveaux pratiqués au-dessous du béton vers un puits construit au chevet de l'église. Les ouvriers, travaillant sur le chantier de construction n'ont pas cru nécessaire de mettre du béton sous la tour, le sol paraissant plus solide, ils se sont contentés d'un massif plein commencé à 5 mètres de profondeur. Cela ne sera cependant pas suffisant pour supporter un clocher.

La pierres de la Rochelle avaient été initialement choisies pour la construction, mais celles-ci n'étant pas assez résistantes, ce sont celles de la Jeussais qui ont été retenues.

La maçonnerie des fondations à été réalisée par les frères Joussais, entrepreneurs à Châteaubriant, en Loire-Atlantique.

L'ensemble des travaux de l'église commence vers le mois de Mai 1884. Le sable est pris à la carrière de Mr Duclos, près de la ferme de la Touche et à Bréhil. Les charrois sont fais par les habitants de la paroisse, nommés en chaire et recommandés le dimanche suivant. Chacun des charretiers prend une "chapine" de cidre à l'auberge, sur le compte de Monsieur le Curé, l'abbé Jolivet. Tous les mois, il est fait une quête dans l'église à toutes les Messes du dimanches pour la construction.

À la fin de l'année 1884, la maçonnerie des fondations est terminée : le socle de granit pris dans les carrières de Saint-Jean-la-Poterie, dans le Morbihan, à commencé à être posée.

Le 11 juin 1885, Mgr Charles-Philippe Place, Archevêque de Rennes, après avoir donné le Sacrement de Confirmation à 225 enfants, se rend à l'ancienne église de Pléchâtel avec tout le clergé présent à ses côtés ce jour là. De cet endroit, il se dirige processionnellement au nouveau lieu de culte pour aller bénir la première pierre du futur édifice.

L'abbé Jolivet adresse à Mgr Place une allocution où il lui fait connaître les difficultés survenues pour les fondations, le dévouement des paroissiens, la générosité de Mr le Maire de la commune et de Mr Duclos, son neveu. L'Archevêque y répond alors par des paroles d'encouragement et engage fortement la population à faire tous les efforts possibles pour élever à Dieu une demeure digne et remarquable. Il procède ensuite selon le rite ordinaire de l'époque, à la cérémonie qui durera environ 1 heure et demie.

La première pierre est une pierre de la Morinais en Langon. On y creusa dans le milieu, un trou où ont été enfermées des pièces d'or, d'argent et de cuivre du millésime de l'année avec un procès-verbal écrit sur un parchemin, le tout recouvert d'une pierre et solidement cimenté.

Les pierre de l'église se trouvent à ce moment là, de niveau avec la pierre bénite que l'on aperçoit extérieurement , au chevet de l'église.

Elle porte cette inscription : "Pr. iap. pos. Ch. Place, Arch. Redh. Anno Domini MDCCCLXXXVI";

Ensuite, Mgr Place vient bénir la Chapelle du Châtelier, sur la commune de Pléchâtel, dont je parlerais dans un prochain article.

Les travaux, qui avaient été interrompus quelques temps après la pose de la première pierre, reprennent activement dès le mois de février 1885. Mr l'Abbé Jolivet achète un lot de bois pour 1804 francs-or. 88 chênes-futaies pour la charpente, ainsi que pour d'autres ouvrages à l'intérieur de l'église. Ce bois a été vendu par Mr l'Abbé Vallée et pris sur sa ferme du bourg.

En 1886, les murs de l'église sur le fond sont à hauteur des bas-côtés. Les morceaux de granit qui forment les colonnes arrivent par bateaux à la Charrière, ainsi que les pierres de la Morinais : moellons et pierres taillées. La pierre blanche vient par le train depuis la gare de Bain-de-Bretagne. Les habitants de la paroisse ont tout amené. Tout les pieds de chêne achetés ont été abattus ainsi que beaucoup d'arbres qui ont été donnés. Les charpentiers les débitent au fur et à mesure.

En 1887, les travaux continuent pour la maçonnerie et pour la charpente qui est faite par un menuisier, situé à Bain-de-Bretagne. Par ailleurs, le conseil de fabrique fournit tout le bois nécessaire.

À la fin de l'année, la maçonnerie est ainsi presque terminée et la charpente, faite en bois de chêne, est également mise en place. Elle est par ailleurs très bien faite au dire de ceux qui s'y entendent. Les clochetons de la tour sont réalisés. Ces derniers ne rentrant pas dans le devis initial sont donc payés au compte de la fabrique. Il y des doubles sablières très solides et le milieu des murs est garni de maçonnerie. Celle-ci est finalement terminée en 1888. La sacristie fut ensuite construite en seulement quelques mois.

Pendant ce temps, les couvreurs s'occupent activement de la couverture qui est faite avec des ardoises d'Angers. Celles de Riadan ayant été refusées par l'architecte qui le leur trouve pas les qualités voulues. La même année, L'Abbé Jolivet fit déjointoyer l'église et couvrir le toit du clocher. L'entrepreneur s'en est retourné à la fin de l'été. L'église est terminée comme maçonnerie. : on ne sait pas quand les travaux reprendront, de plus, il n'y a plus d'argent.

En 1889, les travaux sont toujours suspendus. Le Curé profite de ce temps de répit pour construire, sur la Levée, le monument au Sacré-Cœur dont les matériaux sont arrivés depuis longtemps déjà. L'architecte de ce monument est le bien connu Arthur Régnault de Rennes et l'entrepreuneur est Mr Legaud de Bourg-des-Comptes.

À partir du mois de mai, l'Abbé Jolivet se met en relation avec Mr Meurret, peintre-verrier de Nantes, pour les vitraux. Ce dernier mio envoie ses pris le 1er Avril. Après les avoir examinés et cherché des donateurs parmi les fidèles paroissiens pour chacune des croisées, l'Abbé Jolivet prit définitivement toute la verrerie, y compris de la sacristie. Les dons des donateurs sont inscrits sur chaque vitrail.

Le 30 juillet, test est entièrement pavé pour la somme de 7010 Francs-or, pose non comprise.

Ensuite. Le cure fait sculpter les chapiteaux qui été achevés au mois d'avril par Mr Savary pour la somme de 1700 Francs-or. Nous pouvons tous les découvrir dans l'église.

Ensuitr, Mr Bréhu, un plâtrier de Châteaubriant commence le travail des voûtes de l'église vers le mois d'octobre. La place des perrons est faite en même temps et les marches de granit sont posées. Le perron nord est, en pierre de la Rochelle est d'une solidité douteuse. Le perron sud, en pierres du Bois-Tenay est en revanche bien plus solide. On exécute enfin la fosse pour l'écoulement des eaux du côté sud : les goûttières de ce côté de l'église viennent s'y jeter par des conduits particuliers, cimentés et la fosse elle-même se décharge par un conduit qui traverse la route et aboutit à la rigole qui descend à la prairie des Boulois.

En février 1890, le peintre-verrier, Mr Meurret fait poser les vitraux de l'église, opération qui lui prendra environ 3 semaines. Tout sera d'ailleurs à son compte. Mr Boishus, serrurier du bourg à fait la ferrure, pour un total fr 417,850kg de fer travaillé. La facture s'élève à 334, 28 francs. Il faut ajouter à cela celle du prix d'achat des vitraux, ce qui fait un total de 7844,38 francs-or, dont presque la totalité fut payée par les paroissiens.

C'est alors qu'un troisième vicaire, l'Abbé Louvel, arrive à Pléchâtel le 5 juillet 1890. Aussi, le travail de plâtrerie de l'église réalisé pendant tout l'hiver, s'achève à peu près durant le mois d'Août. C'est à ce moment là que le curé fait exécuter les travaux de fondations des autels, d'après un plan de Mr Mellet, le tout aux frais du Conseil de fabrique. Ces fondations sont faîtes en forme de voûtes reposant sur la terre dressée en cylindre. La clé de voûte est à 70cm pour le Maître-Autel et est raccordée à ses deux extrémités aux murs de l'Autel. C'est la même chose pour les petits Autels, mais la différence se trouve au niveau des voûtes qui n'ont que 40cm à leur clé. Le tout est fait en bonnes pierres de la Jeussais, posées sur le champ et perpendiculairement à l'axe des voûtes avec de la chaux hydraulique, ce qui fait de ces fondations une solidité à toute épreuve.

L'Abbé Jolivet, Curé de Pléchâtel fait monter des petites murettes pour placer les lambourdes : elles font 30cm d'épaisseur et 40cm de hauteur. Un menuisier venant de Bain finit par poser le plancher de la sacristie au mois d'Août.

Durant le dernier trimestre 1890, les plâtriers ont fait tout l'intérieur de la sacristie : les cloisons, les enduits et les plafonds. Les menuisiers ont en même temps commencé à mettre en place les parquets du chœur et des absides. Au premier trimestre 1891, les plâtriers font le dallage en ciment, aussi les travaux se terminent fin mars. Il ne reste plus que les teintes à donner et quelques raccords. Les menuisiers achèvent leurs parquets qui reposent sur une double rangée de lambourdes en chêne, la première étant enchâssée dans la maçonnerie des murettes.

Il ne resta alors plus qu'à amener sur place les portes de l'église, qui sont ferrées en mai par un serrurier de Châteaubriant, tous les ouvriers étant partis pour Pâques.

Ainsi, le 15 novembre 1891, en la Fête de la Dédicace, l'inauguration de l'église a enfin lieu en présence de Mr le Curé, délégué par Son Éminence le Cardinal Place, qui la bénit extérieurement et intérieurement selon les prescriptions liturgiques.

Pour finir, le magnifique harmonium de l'église, constitué de 7 jeux, sera finalement installé deux ans plus tard, le 10 septembre 1893. L'Abbé Jolivet procèdera à sa bénédiction avant la Grand-Messe. Ce sont les paroissiens qui auront contribué à son acquisition, par le biais d'une quête faite en nature par l'Abbé Louvel, un des vicaires de Pléchâtel. Le principal donateur sera cependant Mr Delaître, qui a donné pour sa part 1500 francs, l'instrument valant 2200 francs.


Afin de compléter la description détaillée de cette belle église, en voici quelques photos de l'intérieur



Les cloches

Trois cloches se trouvent dans le clocher. Avant la sonnerie que nous connaissons aujourd'hui, nous savons que l'une des anciennes cloches, nommée Marie-Louise était tombée sur le plancher de la chambre des cloches en 1930, elle était datée du 13 mars 1845. Celle-ci dû être refondue.

En ce qui concerne les cloches actuelles, la plus grande et la plus petite datent de 1923. La cloche 2 date quand à elle de 1930 et est donc issue de l'ancienne cloche de 1845.

Ces cloches ont toutes été fondues par Léon Cornille à Villedieu-les-Poêles et forment un accord Pater-Noster en La#3, Sol#3 et Fa#3.


Nom: Sainte-Marie-de-la-Victoire Note: Fa#3 Date: 1923 Poids: 704kg Diamètre: 1060mm Fondeur: Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche :


LE 18 MARS 1923

J AI ETE CONSACREE

EN L HONNEUR DE SAINTE MARIE DE LA VICTOIRE

PAR SE. LE CARDINAL CHAROST ARCHEVEQUE DE RENNES

EN PRESENCE DE M. M. H. MOUTREUX CURE DE PLECHATEL

H. DUCLOS MAIRE

L. BERTHEL ET Jh CHENU VICAIRES

LE CHANOINE PEROTAUX LES ABBEE V. ET E. BLANDIN

INSIGNES BIENFAITEURS


CORNILLE HAVARD A VILLEDIEU


PARRAINS

M. M. A. DUCLOS ABBE J. DU HALGOUET

J. LANGOUET C. P. H. DELAHAYE

MARRAINES

Mmes

H. DUCLOS

SUPre Gle CHARITE St LOUIS

MORZEL

ET Melle E. GIRAUDEAU


Nom: Joséphine-Augustine-Germaine Note: Sol#3 Date: 1930 Poids: 510kg Diamètre: 940mm Fondeur: Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche :


EN L ANNEE 1930

SE. LE CARDINAL CHAROST ETANT ARCHEVEQUE DE RENNES

Mr L ABBE LEMOINE CURE DE PLECHATEL

MM BUFFERAND ET THOMAS VICAIRES

M HENRI DUCLOS MAIRE


CORNILLE HAVARD A VILLEDIEU


J AI ETE BENITE PAR M LE CHANOINE BOUE

CURE DOYEN DE BAIN DE BRETAGNE

DELEGUE DE SON EMINENCE LE CARDINAL

J AI ETE NOMMEE JOSEPHINE AUGUSTINE GERMAINE

MR Mr JOSEPH DELAITRE CONSEILLER D ETAT

DE MAINTENIAC

ET Mme AUGUSTE SIMON NEE GERMAINE DE CAMPANA

DU PLESSIS BARDOULT


Nom: Sainte-Jeanne-d'Arc Note: La#3 Date: 1923 Poids: 3602kg Diamètre: 830mm Fondeur: Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche:


LE 18 MARS 1923

J AI ETE CONSACREE

EN L HONNEUR DE SAINTE JEANNE D ARC

EN PRESENCE DE MM.

LE CHANOINE JOURDAN VICAIRE GENERAL

LE CHANOINE LAMY SECRETAIRE PARTICULIER DE

SE. LE CARDINAL [...]

DES ABBES LAURENT M. V. BLANDIN ET JOLIVET ENFANTS DE LA PAROISSE


CORNILLE HAVARD A VILLEDIEU


PARRAINS

M. M. A. SIMON FRANcis BAILLARD

MARRAINES Mmes

P. DELAITRE ET CHASLES


La vidéo


J'adresse mes sincères remerciements tout d'abord au Maire de la commune, E. BOURASSEAU pour son accord afin de visiter le clocher de l'église, ainsi qu'au secrétariat de la Mairie pour la mise à disposition des archives sur l'église et l'histoire des cloches. Je remercie également Mr S. GAILLARD pour l'accompagnement durant notre visite, ainsi que Jean-Claude, sacristain en charge de l'église pour la mise en route des cloches!

Je remercie également Matthieu JULES pour avoir accepté mon invitation pour le week-end et pour le prêt de sa vidéo pour les enregistrements!


Sources des textes utilisés pour l'article :

Documents d'archives de la Mairie

Textes personnels

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