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Fromentières - Église Saint-Pierre


Mentionnée pour la première fois dès l'an 1103, ses fondations semblent remonter entre le XIe et le XIIe siècle. Ainsi c'est à partir de cette date et ce jusqu'en 1125, que l'évêque Hildebert consacre ce premier édifice. Son architecture sera modifiée par la suite au fil des siècles. L'édifice primitif devait avoir la forme d'une croix latine, étant ainsi constitué d'une nef, d'un choeur, d'un transept avec ses deux croisillons, formant la croix et le clocher. Cette tour massive à la croisée du transept est un des vestiges qui restent de cette époque. Depuis cependant, certaines ouvertures ont cependant été bouchées. La façade méridionale de l'église étant d'origine, celle-ci est soutenue par deux contreforts, ses fenêtres ayant conservé leur style roman avec arc en plein cintre. Les deux bras du transept sont également d'origine romane. En revanche, le portail de l'église fut refait au cours du XVe siècle. La nef, elle aussi d'époque romane, est accompagnée de voutes richement décorées et datées autour du XVe siècle. Cet ensemble complété par les piliers qui les soutiennent, témoigne du savoir-faire et de l'expertise des bâtisseurs de l'époque médiévale. Nous y trouvons également des chapiteaux sculptés, mais aussi des arcs en plein cintre très intéressants. Par ailleurs, deux croisillons ont fait l'objet d'un agrandissement vers l'est, avec l'ajout de deux chapelles latérales datées des XVe et XVIe siècles. La chapelle située au nord est dédiée à la Sainte Vierge, celle située côté sud, à Sainte-Anne. Couvertes d'une voûte à huit compartiments avec clé de voûte centrale, elles sont éclairées par des grandes fenêtres à double meneaux et ornements flamboyants. Au fond de l'église, une large tribune a été érigée au cours du XIXe siècle et un décor peint a été ajouté au cours de cette même période, recouvrant ainsi les murs et les voutes, donnant notamment un style très coloré que nous pouvons principalement découvrir dans le choeur. Le mobilier est également très intéressant : On y trouve tout d'abord trois grandes retables en marbre et tuffeau, construits en 1775 par Yves-Jean Pinson, sculpteur lavallois et dernier représentant d'une lignée d'architectes, les Langlois. Le maître-autel est caractérisé par son plan concave et l'importance démesurée, prise par la gloire entourant Dieu le Père. Les niches latérales sont garnies quant à elles de deux statues en terre cuite, représentant Saint-Jean, et Saint-Jean-Baptiste. Les deux autres retables sont situées dans les deux chapelles latérales de l'édifice et sont respectivement surmontés de statues représentant la Vierge et Sainte-Anne. Les vitraux sont par ailleurs un des joyaux de l'église paroissiale : ni datés, ni signés, ces derniers sont cependant attribués au peintre-verrier lavallois Auguste Alleaume. En effet, le répertoire de dessins de son atelier, mentionne la commande de grisailles du style XIIe siècle et la caisse de l'atelier signale une recette de "390 francs" (soit près de 1800€ d'aujourd'hui), au mois de mars 1894 pour la commune de Fromentières.


Avant de vous faire découvrir l'ensemble campanaire de l'église et de vous présenter son histoire des plus intéressantes et ce, grâce aux archives que nous avons pu trouver afin de compléter l'inventaire, voici divers photos de l'intérieur de l'église que vous pourrez découvrir, via l'album ci-dessous



Les cloches

Nous ne savons pratiquement rien de l'historique de l'ensemble campanaire qui existait jusqu'au milieu du XIXe siècle, les archives dont nous disposions dans le cadre de cet inventaire ne remontaient en effet qu'aux alentours de 1860. C'est à cette époque qu'un projet de création de trois nouvelles cloches est envisagé. À cette fin, les archives locales nous apprennent qu'un appel à projets est envisagé et trois fonderies offrirent leurs services : Ernest Bollée au Mans, Auguste Hildebrand de Paris, dit "Fondeur de Sa Majesté l'Empereur" et Paul Havard, installé à Villedieu-les-Poêles en Normandie. C'est finalement ce dernier qui est retenu pour la fabrication des cloches. La première d'entre elles qui est parvenue jusqu'à nous aux côtés deux dames de bronze plus jeunes, se prénomme Marie et fut nommée par le curé de Fromentères, l'Abbé Toussaint Chaplet, qui fut ainsi son parrain. Sa marraine était Madame Marie-Charlotte de Caneclaude, Marquise de Cheffontaines. D'un diamètre de 1130mm pour une masse de 805kg, sa note donne le Mi3. L'historique de ses deux autres compagnes de l'époque est également très intéressant : en effet, la seconde portant le nom d'Amédée, son parrain et sa marraine furent Monsieur Louis-Marie Hyacinthe, Comte de Cheffontaines et Mademoiselle Amédée-Marie-Julie de Cheffontaines. Chantant, le Fa#3, la troisième fut appelée Henriette par Monsieur Sulpice Hureau et Damoiselle Fouassier et sonnait quant à elle le Sol#3. Enfin, d'après les registres de la fonderie de Villedieu, ainsi que d'un inventaire partiel réalisé dans les années 1970, nous savons que les poids et diamètres respectifs des deux cloches étaient les suivants : 566kg et 1020mm de diamètre pour la première et 429kg et 900mm pour la seconde. À leur remplacement en 1984, c'est le maître fondeur Dominique Bollée à Orléans et plus précisément de Saint-Jean-de-Braye, qui fut choisi, pour mettre en oeuvre ce le projet, consistant notamment à former une nouvelle composition sonore. En effet, l'ancien accord existant jusqu'à cet époque fut un "Pater Noster", constitué des notes Sol#, Fa# et Mi de la 3ème octave. La nouvelle gamme depuis 1984 comprend donc une tierce mineure en Si3 et Sol#3, complété par la grande cloche actuelle en Mi3, pour former un accord majeur, motif musical par ailleurs assez inattendu sur ce secteur de la Mayenne. Les cloches "Orléanaises" rappellent le souvenir de leurs prédécesseures, mentionnant leurs noms de baptême, ainsi que leurs parrains et marraines. La plus grande porte aujourd'hui le nom de "Marie-Alfred et pèse 531kg pour 970mm de diamètre. Son parrain et sa marraine furent Monsieur Alfred Mercier et Madame Marie-Antoinette Artur de la Villarmois, Marquise de Cheffontaines. La petite est se nomme pour sa part "Marie-Émilienne" et pèse 304kg pour un diamètre de 795mm. Le Maire de Fromentières Monsieur Émile Demais en fut le parrain, Madame Marie-Jeanne Viot, sa marraine.


Nom: Marie Note: Mi3 Date: 1860 Poids: 805kg Diamètre: 1130mm Fondeur: Paul Havard à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche :


  • ☛ JE SUIS MARIE NOMMEE PAR Mr PIERRE TOUSSAINT CHAPLET CURE DE FROMENTIERES ET PAR Mme MARIE CHARLOTTE DE CANECLAUDE

  • ☛ MARQUISE DE CHEF FONTAINES J AI ETE BENITE LE 26 AOUT 1860 JE CELEBRE LE VRAI DIEU J APPELLE LE PEUPLE JE RASSEMBLE LE CLER

  • GE JE PLEURE LES DEFUNTS JE DISSIPE LES NUAGES J EMBELLIS LES FETES


P. HAVARD ; A VILLEDIEU


CLERGÉ : Mot coupé entre la 2e et la 3e ligne


Nom: Marie-Alfred Note: Sol#3 Date: 1984 Poids: 531kg Diamètre: 970mm Fondeur: Dominique Bollée à Orléans


Inscriptions sur la cloche :


J'ETAIS AMEDEE. BENITE LE 26 AOUT 1860

ET NOMMEE PAR M. LOUIS MARIE HYACINTHE COMTE DE CHEFFONTAINES

ET M.elle AMEDEE MARIE JULIE DE CHEFFONTAINES


REFONDUE ET BENITE EN 1984

JE SUIS MARIE-ALFRED

NOMMEE PAR Mr ALFRED MERCIER

ET Mme MARIE ANTOINETTE ARTUR DE LA VILLARMOIS MARQUISE DE CHEFFONTAINES

TROIS FOIS LE JOUR AU LEVER DU SOLEIL A SON MIDI A SON COUCHER

J'ANNONCE LA GLOIRE ET INVITE A LOUER LE NOM DE DIEU


BOLLEE MAITRE FONDEUR A ORLEANS


Nom: Marie-Émilienne Note: Si3 Date: 1984 Poids: 304kg Diamètre: 795mm Fondeur: Dominique Bollée à Orléans


Inscriptions sur la cloche :


J'ETAIS HENRIETTE BENITE LE 26 AOUT 1860

ET NOMMEE PAR M. SULPICE HUREAU ET Delle FOUASSIER


REFONDUE EN 1984

JE SUIS MARIE-EMILIENNE

NOMMEE PAR M. EMILE DEMAIS MAIRE DE FROMENTIERES

ET MADAME MARIE-JEANNE VIOT

QUAND JE GEMIS PLEUREZ ET GEMISSEZ AVEC MOI

QUAND J'ECLATE EN ACCENTS DE JOIE REJOUISSEZ-VOUS DANS LE SEIGNEUR

ET QD JE LOUE ET BENIS LOUIS AUSSI ET RENDEZ-GRACE


BOLLEE MAITRE FONDEUR A ORLEANS


Afin d'agrémenter la présentation de cette sonnerie à l'histoire bien documentée, voici diverses photos complémentaires réalisées au cours de cette belle visite



La vidéo


Nous tenons à adresser nos sincères remerciements au Maire de la commune, Monsieur Christian LIVENAIS, pour son aimable autorisation d’accéder aux clochers des deux églises de Fromentières et Saint-Germain-de-l'Hommel, afin d’effectuer une étude ainsi que deux reportages sur les cloches de chacun de ces édifices. Nous remercions également Madame Anne-Christine CAMBOURNAC, Présidente de l’association des "Amis de Saint-Germain-de-l’Hommel (ASGH) pour son aide apportée pour le bon déroulement des visites, ainsi que son chaleureux accueil au sein de l’église du hameau de Sant-Germain-de-l’Hommel. Un grand merci à Monsieur Joël POUJADE, membre de la Société Archéologique et d’Histoire de la Mayenne et proche de l’association locale pour sa présence, son aide et l’intérêt porté à notre démarche.

Enfin, je remercie pour ma part mon confrère Matthieu JULES, pour avoir accepté de m’accompagner pour cette découverte ainsi que le prêt de son matériel qui fut des plus utiles au cours de cet inventaire.


NB : Suite à une panne de moteur, la cloche 3 a été sonnée manuellement pour le solo et la volée du plénum, permettant ainsi d'assurer le bon déroulement des sonneries. En plus de son ancienneté, ce même moteur faisait un frein de résistance et il fallait être deux pour obtenir une volée équilibrée des deux côtés !


Sources des textes utilisés pour l'article :

Archives municipales de Fromentières et documents de l'ASGH : Association des Amis de Saint-Germain-de-l'Hommel

Textes personnels

 
 
 

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