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Drouges - Église Saint-Pierre

La paroisse de Drouges est mentionnée pour la première fois au XVe siècle, mais semble être plus ancienne. Son nom vient à l'origine d'une noble famille dont le dernier descendant masculin semble avoir été un prêtre, Dom, James de Drouges.

L'église dédiée à l'apôtre Saint-Pierre, date de la fin du XVIe siècle, mais l'origine de sa construction devait vraisemblablement être plus ancienne.

Composé d'une nef à chevets droits, de deux collatéraux et d'une tour carrée surmontée d'une flèche en ardoise, l'édifice connut des modifications au cours du XVIIIe siècle sur le bas côté nord. Ces mêmes bas côtés forment succession de pignons à l'extérieur, dont quatre au sud et trois à l'opposé et furent réalisés à partir d'un exemple architectural issu de la basilique-collégiale de La Guerche-de-Bretagne, située à quelques kilomètres seulement de Drouges. La différence se trouve dans leur ornementation, celle-ci étant plus sobre car inexistante, sans décor en dehors de la croix d'ornement simple, placée au-dessus de chacun des pignons. La charpente de l'édifice comprend des poutres engoulées - autrement dit des pièces de menuiserie avec des têtes d'animaux tenant les poutres aux extrémités - dans son architecture intérieure, mais présente aussi un mobilier de grand intérêt. Précisons également que le cimetière de Drouges entoure l'église et l'enclos paroissial de cette dernière fut refait au cours du XIXe siècle.

À propos du mobilier, celui-ci se compose de trois magnifiques retables de style lavallois, en tuffeau et bois polychrome datant du XVIIe siècle, agrémentés de colonnes en marbre et d'anciennes statues. Le retable du maître autel est surmonté d'une colombe et fut réalisé par Michel Langlois. Il acheva les retables de l'église Saint-Vigor de Neau. Pierre Corbineau, autre artiste de l'époque qui a quant à lui œuvré pour la conception d'un des deux autres, disposés sur les côtés, plus précisément celui-côté nord, c'est à dire à gauche dans l'axe de la nef, vers le chœur. Un doute subsiste pour l'autel latéral sud, car même s'il est également attribué à Pierre Corbineau, nous ne sommes pas certain de sa provenance exacte.

Les autels ont pour leur part fait l'objet de modifications au cours du XIXe siècle, les retables associés n'étant pas concernés. L'actuel maître-autel a été conçu en 1838 par le marbrier Coulange, les autels latéraux, un peu plus anciens, ont été achevés en 1802 par le menuisier Jean Curie. Il en fut de même pour la chaire à prêcher qui a été refaite. Ne reste ainsi que l'abat-voix toujours en place, le pied représentant une patte de lion ayant été démonté et conservé dans la tribune.

Il est à noter que certains ouvrages ont tout de même disparu depuis fort longtemps. En effet, nous pouvons mentionner tout d'abord les petites balustrades des petits autels réalisées en 1842 par le serrurier Tangourd, mais également noter que comme l'avait indiqué l'historien Paul Bénéat, une Sainte-Trinité se trouvait auparavant au-dessus d'une des poutres devant le chœur.

Le Concile Vatican II et ses changements liturgiques amènent la création d'un autel plus près des fidèles, fait en bois et réalisé dans les années 1970. Les autels lavallois, classés au Monuments Historiques et ayant fait l'objet d'importants travaux de restauration de 2008 à 2010, ce sera au tour de cet autel central d'être remplacé en 2022 par une nouvelle réalisation par un artisan d'art. Le projet était à l'étude dès 2018. L'objectif étant de mieux s'accorder à l'existant, c'est grâce à l'impulsion différents acteurs du patrimoine dont plusieurs associations locales et du diocèse, que des fonds purent être trouvés pour financer la fabrication, mise en œuvre dans un atelier de la région parisienne. Son ornementation est en bois doré et comporte des représentations de l'Archange Saint-Michel et de Saint-Jacques-de-Compostelle. En effet, la commune de Drouges étant inscrite comme une étape sur l'itinéraire "Plantagenêt" pour les pèlerins faisant la route depuis le Mont-Saint-Michel jusqu'au sanctuaire espagnol, un gîte situé près de l'église a été construit en 2015, à cet effet.


Avant de vous présenter la sonnerie qui se trouve dans le beffroi de l'édifice, voici quelques photos de l'intérieur de l'édifice que vous trouverez via le lien de l'album ci-dessous



Les cloches

L'ensemble campanaire de l'église de Drouge se compose aujourd'hui de trois cloches. D'après le dictionnaire de l'Abbé Angot (prêtre et historien du diocèse de Laval), nous savons qu'à l'époque de l'Ancien Régime, la plus grosse des cloches avait été fondue en 1713 par un certain Pierre Guillaume, fondeur à Craon, non loin de la frontière avec la Mayenne. Cette cloche ayant disparue de nos jours. À part cet élément de recherche, nous ne connaissons pas le nombre plus ou moins précis de cloches en place à cette époque, ni quelles ont été leurs successeurs jusqu'à la fin du XIXe siècle. C'est en effet à cette époque que la plus ancienne des dames de bronze nous est parvenue. Fondue en 1880 par Adolphe Havard à Villedieu-les-Poêles, elle porte le nom de "Caroline-Jeanne-Françoise", elle fut bénie par Mgr Charles-Philippe Place, Archevêque de Rennes, assisté des Abbés François Monnier et Julien Lesage, respectivement recteur et vicaire, avec la présence de Mr Félix Dousset, Maire de Drouges et du conseil de fabrique de l'époque. Contrairement au revendeur Madiot de Rennes que nous voyons fréquemment, ce sont les frères Hamard de Martigné-Ferchaud qui assurèrent le lien commercial avec la fonderie normande. La note de la cloche donnant le Sol3, cette dernière pèse 591kg pour un diamètre de 995mm. Deux autres cloches du XXe siècle l'accompagnement et furent faites au cours de l'année 1931. Nommées "Maria-Clémentine" et "Thérèse-Aimée", ces dernières ont été bénies par le chanoine Gayet, Vicaire-Capitulaire de la cathédrale de Rennes. Le nom de l'archevêque de Rennes n'étant pas indiqué dans leurs inscriptions, il est tout à fait possible qu'elles aient été bénies avant le 21 juillet 1931, date à laquelle Mgr Mignen accède à sa charge. Auparavant, son prédécesseur le Cardinal Charost était le 7 novembre 1930, le siège épiscopal était donc vacant.

Pour revenir sur les deux dames de bronze, le parrain et la marraine de la plus petite fut Mr François Colibault et Mme Pauline Labre, épouse de son défunt mari, Mr Jouin, ceux de la cloche moyenne furent le Maire de Drouges, Mr Geslin et Mme Corbonnois née Maria Gendrot. Concernant les caratéristiques techniques de ces dernières, leurs notes donnent le Si3 et La3, formant ainsi un accord "Pater Noster avec la grande cloche. En outre, la moyenne mesure 830mm de diamètre pour un masse de 314kg, la petite ayant un diamètre de 740mm pour 227kg.


Nom: Caroline-Jeanne-Françoise Note: Sol3 Date: 1880 Poids: 591kg Diamètre: 995mm Fondeur: Adolphe Havard à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche :


L AN DE N. S 1880

ARCHEVECHE DE RENNES

PAROISSE DE DROUGES

S. S. LEON XIII PAPE

Mgr PLACE ARCHEVEQUE DE RENNES

FRANCOIS MONNIER RECTEUR

JULIEN LESAGE VICAIRE

FELIX DOUSSET MAIRE

MEMBRES DU CONSEIL DE FABRIQUE

M . M

JOSEPH BOURDILLEL PRESIDENT

JULIEN OLIVAY TRESORIER

JULIEN BIZEUL

CELESTIN DROUELLE FRANCOIS BULOURDE


A. HAVARD A VILLEDIEU MANCHE ; HAMARD FRERES A MARTIGNE-FERCHAUD


NOMMEE CAROLINE JEANNE FRANCOISE

PAR

Mr CHARLES LOUIS JOUSSEAUME MARQUIS DE LA BRETESCHE

REPRESENTE PAR Mr CHAUMET NOTAIRE

ET

Mme JEANNE MARIE TOUBON

DAME PRIOU


Nom: Maria-Clémentine Note: La3 Date: 1931 Poids: 314kg Diamètre: 830mm Fondeur: Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche :


ARCHIDIOCESE DE RENNES

PAROISSE DE DROUGES

L AN DU SEIGNEUR 1931

S. S. PIE XI ETANT PAPE

Mr LE CHANOINE GAYET VICAIRE CAPITULAIRE

Mr L ABBE GOHIN RECTEUR


Mr J M GESLIN MAIRE

ET

Mme CORBONNOIS

NEE MARIA GENDROT

M ONT NOMMEE

MARIA CLEMENTINE


CORNILLE-HAVARD ; A VILLEDIEU


Nom: Thérèse-Aimée Note: Si3 Date: 1931 Poids: 227kg Diamètre: 740mm Fondeur: Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles


Inscriptions sur la cloche :


Mr FRANCOIS COLIBAULT

ET

Mme Vve JOUIN

NEE PAULINE LABRE

M ONT NOMMEE

THERESE AIMEE


CORNILLE-HAVARD ; A VILLEDIEU


ARCHIDIOCESE DE RENNES

PAROISSE DE DROUGES

L AN DU SEIGNEUR 1931

S. S. PIE XI ETANT PAPE

Mr LE CHANOINE GAYET

VICAIRE CAPITULAIRE

Mr L ABBE GOHIN RECTEUR


Afin de compléter la présentation de cet ensemble campanaire, voici un autre album présentant diverses photos prises au cours de cette visite



La vidéo


Je tiens à adresser mes sincères remerciements à la municipalité de Drouges, en particulier Madame Patricia MARSOLLIER, Maire de la commune pour son accord afin d’étudier et enregistrer les sonneries de l’ensemble campanaire de l’église. Un grand merci également à Monsieur CHEVRIER, Employé Communal de Drouges pour son accueil et sa disponibilité lors de notre venue.


PS : Un second plan vidéo placé près de la grande cloche était prévu, mais suite à un problème technique, la caméra placée juste avant la sonnerie, n'a pas filmé. Je vous prie donc de m'excuser pour l'absence de point de vue supplémentaire dans la chambre des cloches.


Sources des textes utilisés pour l'article :

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