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Cardroc - Église des Trois-Marie

L'église de Cardroc est dédiée aux "Trois-Maries". Le nom du vocable est tiré des trois femmes, Marie-Madeleine, Marie-Jacobé et Marie-Salomé qui avaient suivi Jésus au cours de sa vie publique, jusqu'à sa Résurrection et son Ascension.

Créée suite au détachement de la paroisse de Tinténiac au XIIIe siècle, l'abbaye des moniales Saint-Georges de Rennes resta maîtresse de Cardroc jusqu'à la Révolution. Elle reçut le pays de Tinténiac dès sa fondation au XIe siècle. Aujourd'hui, de l'édifice médiéval, il ne reste seulement que deux pierres tombales appartenant à de nobles dames de l'époque. Reconstruite au cours des XVe et XVIe siècles grâce aux carrières de granit de Bécherel et Languédias. Elle possède également certains éléments en calcaire, provenant du Quiou. Sur la façade ouest de l'édifice, on peut découvrir un écusson portant une aigle et soutenu de deux palmes, qui correspondrait bien au blason d'une abbesse de Saint-Georges. Ainsi, il faut remonter à Julienne Du Guesclin, alors Mère-Supérieure de l'abbaye et morte en 1405 pour y retrouver ces armoiries. Ce serait donc sous l'abbatiat de la sœur de Bertrand Du Guesclin que la reconstruction de l'église de Cardroc fut lancée.

Jusqu'au XIXe siècle, l'église se dressait au milieu des champs et était entourée de son cimetière, déplacé dans la commune au cours des années 1950.

L'édifice présente ainsi un plan en croix latine, ainsi qu'un chevet plat et le clocher, tous deux réalisés au XVIe siècle. Le portail occidental qui est quand à lui un peu plus ancien date du XVe siècle. Les transepts nord et sont respectivement datés de 1652 et 1674, d'après les inscriptions visibles sur les murs extérieurs. De plus, la façade sud de l'église présente un porche à ossuaire.

À l'intérieur, on peut observer des baies qui furent ouvertes dans la nef au XIXe siècle.

Le portail date quand à lui des XVe et XVIe siècles. Sur un écusson sont visibles les armes de la famille de Châtillon de Colligny, seigneurs de Tinténiac et de Montmuran dès le XVIe siècle, jusqu'au milieu du XVIIe siècle.

À propos du mobilier dans l'église, celui-ci possède quelques éléments pouvant être détaillés à travers cet article. Tout d'abord, le maître-autel possède cette particularité de ne pas être d'origine : en effet, ce dernier provient de l'église des Iffs (commune non loin de Cardroc). Classé aux Monuments Historiques en 1986. Il représente la bonne mort de Saint-Joseph et s'accorde ainsi très bien avec les trois retables derveux et colorés, dessinés par l'abbé Marie-Josep Brune, prêtre du diocèse, directeur du grand séminaire de Rennes et professeur en archéologie religieuse. Ensuite, l'édifice renferme également un tableau signé en 1677 par un certain "Mouraud" et intitulé "Mort de Sainte-Cécile". La même année, ce même artiste réalisera une seconde oeuvre, sous le nom de "Saint-Julien-l'Hospitalier". Deux statues, dédiées à la Vierge à l'Enfant, ainsi qu'à Saint-Dominique, datent du XVIIe siècle.

L'église de Cardroc fera l'objet de plusieurs restaurations, notamment celle réalisée par Arthur Regnault vers la fin du XIXe siècle, architecte reconnu pour ses nombreuses réalisations et remaniements dans le diocèse de Rennes. À cette occasion, l'espace oriental est entièrement rénové et la verrière est élevée par es artistes Lecomte et Collin. Lors du passage au nouveau millénaire, elle fit l'objet d'une importante rénovation dans sa totalité entre 2000 et 2003, et ce, à l'identique, sous la direction d'un architecte du nom de Monsieur Le Page.


Après la découverte de l'église aux diverses particularités au début de l'article, voici des photos ci-dessous de l'intérieur de l'édifice, que je vous laisse découvrir avant de vous présenter l'ensemble campanaire situé dans le clocher !



Les cloches

C'est avec une belle surprise que nous découvrons l'ensemble campanaire qui se cache dans le clocher de l'église de Cardroc. En effet, celui-ci se compose de trois belles cloches issues des ateliers de Robert et Jean Bollée à Orléans. En effet, d'après un ancien recensement des cloches effectué par le Ministère de la Culture, nous savons que l'une d'entre-elles était historique et encore en place juste après la guerre 14-18. Classée aux Monuments Historiques le 25 octobre 1919, elle fut semble-t-il nommée Mathurine-Olive, d'après les noms de son parrain et de sa marraine, Mathurin Robinault, seigneur du Plessis et son épouse Olive Riou. Fondue en 1661, elle possédait leurs armoiries respectives. Avant notre visite, nous avions pensé que cette cloche était encore en place. Ce fut donc inattendu de la voir remplacée par ce nouvel ensemble campanaire orléanais, car en temps normal, une cloche classée aux Monuments Historiques ne peut être refondue, à moins de la conserver pour être exposée suite à l'installation d'une nouvelle sonnerie... Nous ignorons les circonstances précises de sa disparition et n'avons pas d'informations l'ancien ensemble campanaire qui l'accompagnait. L'ensemble actuel fut quand à lui réalisé après la Seconde Guerre Mondiale, en 1956, Formant un accord dit "Pater Noster" en Mi4, Ré4 et Do4, ces cloches portent chacun les noms de Anne-Jeanne-Désirée, Thérèse-Angèle-Madeleine et Marie-Josèphe-Louise. Elles pèsent respectivement 134kg, 164kg et 254kg pour un diamètre de 580mm, 630mm et 715mm.

Ce fut donc une belle découverte pour moi dans ce clocher. En effet, bien que j'aie déjà répertorié plusieurs cloches issues de la fonderie Bollée d'Orléans par le passé il s'agit du premier ensemble campanaire entièrement réalisé par cette fonderie mis en valeur sur ce site "Cloches de Bretagne". Les précédentes cloches mises en valeur faisaient alors partie d'une sonnerie déjà existante.


Nom: Marie-Josèphe-Louise Note: Do4 Date: 1956 Poids: 254kg Diamètre: 715mm Fondeur: Robert et Jean Bollée à Orléans


Inscriptions sur la cloche :


± J'AI ETE BENITE EN L'AN DE GRACE 1956

S.S. PIE XII ETANT PAPE

S. EM. LE CARDINAL ROQUES ARCHEVEQUE DE RENNES

Mr. L'ABBE ANGELMOND LESSIRARD, RECTEUR

Mr. JULIEN ANDRE, MAIRE

MM. J. FROGER, J.P. PERRAULT, P. DAUGAN, L. PINAULT

CONSEILLERS PAROISSIAUX

REPRESENTANT LEURS GENEREUX COMPATRIOTES


MARIE JOSEPHE LOUISE

ROBERT ET JEAN BOLLEE FONDEURS DE CLOCHES A ORLEANS


CHAQUE FOIS QUE VOUS ENTENDREZ MA VOIX

GARDEZ-VOUS D'ENDURCIR VOS CŒURS


Nom: Thérèse-Angèle-Madeleine Note: Ré4 Date: 1956 Poids: 164kg Diamètre:630mm Fondeur: Robert et Jean Bollée à Orléans


Inscriptions sur la cloche :


± J'AI ETE BENITE EN L'AN DE GRACE 1956

S.S. PIE XII ETANT PAPE

S. EM. LE CARDINAL ROQUES, ARCH. DE RENNES

Mr. L'ABBE ANGELMOND LESSIRARD, RECTEUR

Mr. JULIEN ANDRE, MAIRE

MM. J. FROGER, J. PERRAULT, P. DAUGAN, L. PINAULT

CONSEILLERS PARROISSIAUX

REPRESENTANT LEURS GENEREUX COMPATRIOTES


THERESE ANGELE MADELEINE

ROBERT ET JEAN BOLLEE FONDEURS DE CLOCHES A ORLEANS


CHAQUE FOIS QUE VOUS ENTENDREZ MA VOIX

GARDEZ-VOUS D'ENDURCIR VOS CŒURS


Nom: Anne-Jeanne-Désirée Note: Mi4 Date: 1956 Poids: 134kg Diamètre: 580mm Fondeur: Robert et Jean Bollée à Orléans


Inscriptions sur la cloche :


± J'AI ETE BENITE EN L'AN DE GRACE 1956

S.S. PIE XII ETANT PAPE

S. EM. LE CARDINAL ROQUES, ARCH. DE RENNES

Mr. L'ABBE ANGELMOND LESSIRARD, RECTEUR

Mr. JULIEN ANDRE, MAIRE

MM. J. FROGER, J. PERRAULT, P. DAUGAN, L. PINAULT,

CONSEILLERS PARROISSIAUX

REPRESENTANT LEURS GENEREUX COMPATRIOTES


ANNE JEANNE DESIREE

ROBERT ET JEAN BOLLEE FONDEURS DE CLOCHES A ORLEANS


CHAQUE FOIS QUE VOUS ENTENDREZ MA VOIX

GARDEZ-VOUS D'ENDURCIR VOS CŒURS


Afin de compléter cette belle découverte, voici quelques photos complémentaires faites au cours de l'inventaire



La vidéo


Je tiens à remercier sincèrement la municipalité de Cardroc, en particulier Madame le Maire, M-T. CAKAIN, pour son aimable autorisation afin de visiter le clocher et inventorier l'ensemble campanaire de l'église. J'adresse également mes sincères remerciements à Madame N. PRESCHOUX, secrétaire de mairie pour la prise de contact, ainsi qu'à Monsieur J-G. BERTHÉLÉMÉ, 3ème adjoint au Maire et responsable des Bâtiments Communaux, pour son bel accueil et l'accompagnement lors de cette visite.


Sources des textes utilisés pour l'article :

Textes personnels



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