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Camaret-sur-Mer - Chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour

Dernière mise à jour : 22 avr. 2023

Située en bord de mer, juste à côté de la Tour Vauban, cette chapelle est attestée pour la première fois à partir de 1183, puis deux siècles plus tard, en 1373. Une pierre noire située sur le mur extérieur de l'édifice semble indiquer qu´une nouvelle chapelle fut édifiée en 1527. Cependant, celle que nous pouvons découvrir aujourd'hui a été construite entre 1610 et 1683 sur la roche Roch' a ma dour qui arme le sillon de galets. Les plus anciennes traces encore visibles sur la chapelle datent du début du XVIe sècle. Selon la légende en 1696, au cours de la Bataille de Camaret - Opposant la France et l’Angleterre - un boulet de canon tiré côté anglais décapita la flèche du clocher, qui fut construit en 1685. Elle ne sera jamais reconstruite. Cependant, aucun document ne nous permet à ce jour de confirmer la véracité de cette histoire avec certitude.

Les armes des seigneurs de Crozon, successeurs des Rohan et représentés par la famille de Goulaine, sont demeurées intactes malgré les décrets de la Convention, ordonnant de les marteler. Elles sont visibles au-dessous du clocheton. En 1910, dans la nuit du 24 au 25 février un incendie s'est déclaré dans la chapelle. L'alerte du sinistre fut donnée par un douanier vers cinq heures du matin ; Des pompiers et un détachement de la 2e batterie du 18e bataillon d'artillerie, caserné à Lagadjar, furent très rapidement mobilisés. Cependant, malgré leurs efforts, toute la toiture et presque tout le mobilier ont été détruits. Avant le drame, la toiture était tenue par des poutres du XVIe siècle, ornées de têtes de dragons portant le bois. Plusieurs statues anciennes en bois peint et ex-voto ont brûlé.

Seul le clocher et les murs ont échappé au désastre. La participation des paroissiens et les dons de généreux souscripteurs ont permis de restaurer, dès 1911, la chapelle, si chère aux Camarétois. Pendant un an, ils en furent privés, mais n'oublièrent pas pour autant Notre-Dame-de-Rocamadour. En effet, le 26 mai 1910, beaucoup d'entre eux prirent part à un pèlerinage à Rumengol, organisé par la presqu'île de Crozon. Trois vapeurs brestois transportèrent jusqu'au Faou sept cents pèlerins, qui se rendirent ensuite en procession à l'église Notre-Dame-de-Tous-les-Remèdes. Lors de la reconstruction de l'édifice, la charpente fut refaite en forme de coque renversée, lambrissée et peinte en bleu, par François-Joseph Keraudren, alors charpentier de marine, qui refera également le mobilier, comme par exemple la réalisation d'une nouvelle chaire, vers 1914-1915. La statue de la Vierge actuelle est moderne, contemporaine à la reconstruction. L'ancienne croix du cimetière fut installée dans le chœur, à la place du vitrail en ogive qui fut muré afin de protéger l'édifice des projections de galets lors des tempêtes. L'ancien maître-autel baroque du XVIIe siècle qui était dans l'ancienne église Saint-Rémi restauré en 1998, fut mis en valeur dans la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour. Par ailleurs, on peut aujourd'hui voir des ex-voto suspendus dans la nef. De même, un ensemble d'anciennes photographies représentant le pardon et la vie de Camaret au début du XXe siècle, sont visibles. De plus, sur un des piliers dans la nef de la chapelle une statue de la Vierge Noire se trouve dans la chapelle et provient d'un don du sanctuaire de Rocamadour, dans le Lot.

En ce qui concerne son architecture, la chapelle fait 25 m de long pour 13,5 m de large. En pierre de Logonna, elle présente une nef principale se prolongeant par un choeur et une sacristie au nord-est. Les deux bas-côtés sont pourvus de quatre arcades chacun de plein-cintre et ogivale. en forme de coque renversée, lambrissée et peinte en bleu. Les trois portes de l'édifice sont dotées d´un entourage en granite de Kersanton. Depuis le 4 mars 1935, la chapelle est classée au titre des Monuments Historiques. En 1986, grâce à une subvention de 50 000 francs, une campagne de restauration à permis la réalisation de travaux portant sur la réfection des couvertures en ardoises et des maçonneries brûlées, surtout du côté nord, par le fouettage des eaux salées.

Aujourd'hui, a chapelle est toujours utilisée et un pardon a lieu chaque année, tous les premiers dimanches de septembre, en mémoire de tous les marins de Camaret ayant péri et une gerbe de fleurs est déposée en mer. Par ailleurs, de nombreux concerts y sont organisés au fil des ans. De plus, des mariages s'y font encore aujourd'hui.


Avant d'aller plus loin dans cet article, voici diverses photos de l'intérieur de la chapelle :



Une cloche est installée dans le clocher décapité et fut fondue en 1823 par Alphonse Viel, fondeur à Brest dans le Finistère nord. Nommée Marie-Baptiste, elle mesure 600mm de diamètre et pèse environ 115/120kg Elle donne par ailleurs un beau Mi4. Montée pour une volée manuelle en lancé-franc, son joug à bénéficié d'un nouveau joug avec bras de sonnerie, quelques mois avant ma venue en Finistère. Ce fut donc un grand plaisir pour nous de la sonner !


Nom: Marie-Baptiste Note: Mi4 Date: 1823 Poids: Environ 115/120kg Diamètre: 600mm Fondeur: Alphonse Viel à Brest


La vidéo


Je tiens à remercier Matthieu JULES pour son invitation afin de venir découvrir le sud du Finistère, le temps d'un weekend à l'occasion de son anniversaire ! C'est avec un très grand plaisir que j'ai pu découvrir la cloche de la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour, à l'occasion du pardon ayant lieu tous les ans dans cet édifice, chaque premier dimanche de septembre. Par ailleurs, je tiens également à remercier son frère, pour l'aide apportée tout au long de cette découverte dans la presqu'île de Crozon. Un grand merci à lui !


Sources des textes utilisés pour l'article :

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