On dit que l'ancienne église était dédiée à Notre-Dame et qu'elle se trouvait au Nord de l'église actuelle, là où s'élève la chapelle de la Sainte-Vierge édifiée en 1656. On dit aussi que Judith de Beaucé, dame de la Guitonnière et de Bourgbarré, s'opposa de tout son pouvoir à la reconstruction de cette église en 1610. L'église, fut dédicacée le 30 novembre 1616 par Mgr Larchiver, évêque de Rennes. L'église se compose d'une simple nef à chevet droit, accostée au nord d'une chapelle plus récente prohibitive aux seigneurs de Beauvais, sur l'emplacement de laquelle se trouvait l'église primitive. Le seuil de la porte de la chapelle est formé d'une pierre tombale très usée du XVIIème siècle. Les seigneurs de Beauvais y possédaient un droit de litre extérieure et intérieure. Le pavage intérieur contient quatre pierres tombales en ardoise : l'une d'elles, devant le maître-autel, est gravée de deux os en sautoir surmontés d'une tête de mort. Le maître-autel date de 1756-1863. Le clocher est restauré en 1998.
Le clocher connut bien des déboires et a subi de nombreuses transformations depuis ses débuts. Il se trouvait au-dessus de l'avant du chœur, pratiquement dans l'alignement des deux portes latérales de l'église. Vers les années 1850, son état de délabrement était tel qu'il menaçait de s'effondrer sur la toiture. Il a fallu donc intervenir rapidement. Après plusieurs années de réflexions, du fait qu'il manquait des fonds pour le rénover. La fabrique, qui possédait des biens fut sollicitée et quête fut faite auprès des fidèles de la paroisse. Après plusieurs décisions prises afin de mener à bien la reconstruction. à la fin de l'année, la tour et le petit clocher disparurent et dans l'espace laissé vide entre les deux s'éleva ce "campanile".
Malheureusement, 73 ans après en 1924, le clocher dût être consolidé en urgence. Dans la séance du conseil municipal du 10 février, le maire de l'époque, Mr Maugère expose le fait que le clocher menace de s'effondrer et que sa chute entrainerait de graves dommages aux bâtiments voisins. Après délibération, le Conseil municipal approuve le devis de Mr Baudy, un entrepreneur de couverture situé à Rennes. La somme des travaux s'élèvera à un total de 5912 francs.
Encore une fois, le 27 juillet 1943, Mr Lanne, le premier adjoint, fait savoir pendant sa séance au Conseil municipal, que le clocher de l'église penche de plus en plus et menace de tomber. Il fait donc appel à un architecte, Mr Coüasnon pour examiner l'état de la tour, ce qui permettra de faire état des travaux à réaliser. Le rapport qui s'en suit indique que plusieurs pièces de bois sont pourries à la base du clocher et qu'il doit être démonté de toute urgence avant l'hiver. L'estimation du budget nécessaire pour la réalisation des travaux est de 90 769 francs, soit environ 85000€ de travaux. Sur décision du Conseil municipal, il est convenu d'effectuer la consolidation du clocher selon les préconisations de l'architecte.
53 ans après pour la dernière restauration réalisée à ce jour en 1996, Mr Belhomme, maire de Bourgbarré informe le Conseil municipal que trois architectes ont été contactés pour étudier l'état du clocher. Ces derniers, après la visite sont formels. La charpente est en très mauvais état et les réparations réalisées à l'époque n'ont pas été faites correctement. Aussi, des champignons se sont développés en très grand nombre avec l'humidité. Mr Germaine, du service départemental de l'Architecture adresse un courrier au maire, lui conseillant de faire stopper toutes les sonneries des cloches afin d'assurer temporairement la sécurité des personnes et de l'édifice. Ce qu'il fait sur le champ. Le montant des travaux est d'environ 970000 francs, soit 200500€. Les travaux sont engagés en 1997. Le clocher sera reconstruit à l'identique, tout en le protégeant des intempéries. Le clocher, bien qu'il ne soit pas très haut est éclairé la nuit.
Les cloches
Les cloches ont une histoire plus ou moins ancienne. La sonnerie était constituée de 3 cloches. Dans les années 1960, le sonneur était fatigué. La municipalité se mit d'accord pour électrifier la sonnerie et refondre les deux plus petites cloches, dont le son est aigrelet pour la plus petite et catastrophique pour la moyenne. Le but était donc d'en améliorer le son. Le tout fut achevé en 1963.
Son Éminence le Cardinal Roques préside la bénédiction des nouvelles cloches prévue le 25 Août 1963. Il est alors assisté des abbés Marcel Perrin, et Simmoneau et de l'abbé Riot, curé de Bruz. Aussi, il y avait grande foule ce jour là. Le Cardinal est reçu par le maire et son Conseil municipal. Les anciens combattants et les anciens prisonniers s'étaient groupées derrière leur drapeaux. Puis, après le discours du maire, la procession se dirige vers l'église en chantant la "marche de l'église". Les maisons et les rues étaient magnifiquement décorées et l'arc de triomphe fut particulièrement admiré. Après la cérémonie, le Cardinal explique aux fidèle le sens liturgique des cloches "quelles prient toujours, qu'elles chantent ou qu'elle pleurent".
Les nouvelles cloches viennent remplacer les cloches refondues et seconder la grande cloche datée de 1825. Cette dernière était toute seule jusqu'en 1828, date à laquelle une nouvelle cloche fut ajoutée. Elle portait le nom de Orélie-Amélie. Ajourd'hui, 3 cloches sont aujourd'hui présentes dans le clocher et se nomment de la plus petite à la plus grande, Marie, Anne et Rosalie-Louise.
La plus grande a été nommée par Alexandre Louis Picquet de Melesse, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis, ancien colonel de gendarmerie et par madame Rosalie-Louise de Frébourg, sa marraine, épouse de Thiroux de Saint-Cyr, bénite par l'abbé René-Marie Beucher, chanoine, en présence de Jean Joseph Sébillot, recteur de la paroisse.
La moyenne porte le nom de Marie avec la date "A.D. 1963" et porte l'inscription suivante: " Qu'elle chante ou qu'elle pleure, ma voix toujours prie".
Enfin, la plus petite se nomme Anne et porte l'inscription: "122B. Sa Sainteté Paul VI son éminence le cardinal Roques, archevêque, monsieur l'abbé Marcel Perrin, monsieur Frédéric Lanne maire". Les parrains sont messieurs Barbier, Rolland, Mainguené, Soraye, Panaget et Brizé. Les marraines sont mesdames Fleury Richard, Desprès, Liguet, Colleu et mademoiselle Bourdais. Elle porte d'ailleurs de l'autre côté la citation de Sainte Jeanne d'Arc qui disait "Messire Dieu Premier Servi".
Nom: Rosalie-Louise Note: Sol3 Date: 1825 Poids: 550kg Diamètre: NC Fondeur Lecourant à Rennes
Inscriptions sur la cloche :
(main) J AI ETE NOMME ROSALIE LOUISE [...]
(main) LOUIS ANGE [...]
(main) CHANOINE [...]
(main) FROGER [...]
Les inscriptions sur la cloche sont assez difficiles à lire.
om: Marie Note: La3 Date: 1963 Poids: 400kg Diamètre: NC Fondeur: Paccard à Annecy-le-Vieux
Inscriptions sur la cloche :
ANNE
A.D. 1963
SA SAINTETE PAUL VI, PAPE
SON EMINENCE LE CARDINAL ROQUES, ARCHEVEQUE
SON EXCELLENCE Mgr RIOPEL, AUXILIAIRE
MONSIEUR L'ABBE MARCEL PERRIN, RECTEUR DE BOURGBARRE
MONSIEUR FREDERIC LANNE, MAIRE
[...] PARRAINS [...] -CONSTANT PANAGET-CONSTANT BARBIER. MARRAINES : MADAME LIGUET-MADAME FLEURY- [...].
QU'ELLE CHANTE OU QU'ELLE PLEURE, MA VOIX TOUJOURS PRIE
Nom: Anne Note: Si3 Date: 1963 Poids: 300kg Diamètre: NC Fondeur: Paccard à Annecy-le-Vieux
Inscriptions sur la cloche :
ANNE
A.D. 1963
SA SAINTETE PAUL VI, PAPE
SON EMINENCE LE CARDINAL ROQUES, ARCHEVEQUE
SON EXCELLENCE Mgr RIOPEL, AUXILIAIRE
MONSIEUR L'ABBE MARCEL PERRIN, RECTEUR DE BOURGBARRE
MONSIEUR FREDERIC LANNE, MAIRE
[...] PARRAINS : [...] SORAYE-CLAUDE BRIZE. MARRAINES : MADAME [...].
"MESSIRE DIEU PREMIER SERVI"
La vidéo
Je remercie la municipalité de Bourgbarré pour leur accord et ainsi qu'au sacristain, A.Samson pour nous avoir accompagnés durant cette journée campanaire pleine de surprises!
Sources des textes utilisés pour l'article :
Ouvrage sur la commune (une très grande partie du texte contenu dans ce livre est utilisée pour l'histoire du clocher et pour l'histoire des cloches jusqu'en 1963).
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